La confiance envers le gouvernement est en baisse (Enquête)
La confiance des Marocains envers le gouvernement et les autres institutions politiques a fortement chuté en 2023, selon un rapport de l’institut MIPA. Cette baisse significative remet en question l’efficacité du paysage politique du pays et soulève des préoccupations sur la perception des citoyens sur les politiques du Maroc.
Selon le rapport, seuls 43% des Marocains ont confiance envers le gouvernement en 2023, une baisse notable par rapport aux 69% de confiance observés en 2022. Cette diminution de confiance est préoccupante, car elle reflète un niveau croissant de mécontentement parmi les citoyens à l’égard des politiques mises en œuvre.
La confiance dans les partis politiques et le Parlement a également chuté de manière significative, à 33% et 42% respectivement. Cette baisse de confiance dans les institutions politiques traditionnelles met en lumière une crise de confiance plus large dans le système politique marocain.
Cependant, il est intéressant de noter que les institutions politiques locales, en particulier les conseils municipaux, maintiennent un niveau de confiance plus élevé, soit 62%. Cela suggère que les Marocains accordent davantage de confiance à la gouvernance au niveau local, aux institutions et aux fonctionnaires de proximité. Ce phénomène peut s’expliquer par une plus grande proximité et une meilleure compréhension des problématiques locales par rapport aux enjeux nationaux.
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Le rapport révèle également que certains ministères gouvernementaux, tels que le ministère de l’Intérieur et le ministère des Affaires religieuses et islamiques, jouissent de niveaux de confiance élevés, soit 73% et 83% respectivement. Cette confiance accrue peut s’expliquer par le rôle crucial de ces ministères dans la sécurité et la gouvernance religieuse du pays.
Cependant, la confiance dans d’autres domaines clés tels que l’éducation publique et les soins de santé publics a diminué légèrement ou considérablement. Cette baisse de confiance peut être attribuée à des problèmes persistants dans ces secteurs, tels que des problèmes de qualité et d’accessibilité des services.
Parmi les institutions les plus fiables, le rapport montre que la police, l’armée et la gendarmerie ont des niveaux de confiance élevés, avec des taux respectifs de 87%, 89% et 84%. Cette forte confiance dans les forces de sécurité peut s’expliquer par leur rôle dans le maintien de l’ordre et la protection des citoyens.
Cependant, malgré cette confiance dans les forces de sécurité, le rapport révèle un faible niveau de participation à la politique formelle. En effet, 98% des personnes interrogées ont déclaré ne pas être affiliées à un parti politique, soulignant un désintérêt généralisé pour la participation politique traditionnelle. De plus, seulement 11% des répondants ont eu une communication directe avec leurs représentants élus, ce qui témoigne d’une déconnexion entre les citoyens et leurs dirigeants politiques.
La conscience politique limitée parmi les Marocains est également mise en évidence par le rapport, avec seulement 83% des personnes interrogées connaissant le nom du chef du gouvernement, et seulement 6% et 2% étant en mesure de nommer respectivement les présidents de la Chambre des représentants. Ce manque de connaissance et d’implication politique souligne l’importance de l’éducation civique et de l’engagement citoyen pour consolider le système démocratique du pays.
Le rapport met en évidence un paysage complexe et évolutif de confiance et d’engagement dans la politique marocaine. La baisse de confiance dans le gouvernement et les institutions politiques traditionnelles, combinée à un faible niveau de participation politique formelle et une conscience politique limitée, soulève des préoccupations quant à l’avenir démocratique du pays. Il est essentiel de renforcer la confiance des citoyens, de promouvoir une participation politique active et de renforcer l’éducation civique pour bâtir un système politique plus solide et inclusif au Maroc.