La coupure du gaz russe vers l’Europe fait grimper son prix à 105 €/MWh
Le russe Gazprom a coupé l’approvisionnement par le gazoduc Yamal, l’une des principales routes vers l’Europe. Dans ce contexte, les ambitions de la Finlande et de la Suède d’intégrer le commandement de l’OTAN vont davantage crisper les tensions politiques et militaires en Europe et davantage cristalliser les problèmes d’approvisionnement de certains produits notamment les gaz, le blé et les matières premières issues de cette zone.
Gazprom a coupé l’approvisionnement en gaz vers l’Europe via le gazoduc Yamal, en particulier via la Pologne, après que la Russie a imposé des sanctions au propriétaire polonais du tronçon, EuRoPol GAZ.
Le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, a expliqué jeudi sur le compte Telegram de la compagnie gazière russe que le Kremlin a imposé des sanctions à plusieurs entreprises étrangères, dont EuRoPol GAZ, propriétaire de la section polonaise du gazoduc Yamal-Europe. Il s’agit « d’une interdiction d’utiliser le gazoduc appartenant à EuRoPol GAZ pour transporter du gaz russe à travers la Pologne ».
Selon le porte-parole, la partie polonaise a également violé à plusieurs reprises les droits de Gazprom en tant qu’actionnaire d’EuRoPol GAZ et, le 26 avril, a inscrit la société russe sur la liste des sanctions, « bloquant la capacité de la société à exercer des droits sur des actions et d’autres droits« . EuRoPol GAZ, et recevoir des dividendes ».
Le gazoduc transnational Yamal-Europe traverse le territoire de quatre pays : la Russie, la Biélorussie, la Pologne et l’Allemagne. Sa capacité est de 32,9 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Cette voie d’acheminement du gaz vers l’Europe n’a pratiquement pas été utilisée en raison du manque de demandes des consommateurs européens, selon l’agence officielle TASS.
En tout cas, Gazprom a déjà suspendu le gaz « complètement » fin avril, non seulement à la Pologne (via le distributeur de gaz PGNiG), mais aussi à la Bulgarie (Bulgargaz), pour avoir refusé de payer les fournitures en roubles, au fur et à mesure de la demande par le président russe, Vladimir Poutine, dans un autre décret du 31 mars.
Augmentation du prix
Cette coupure d’approvisionnement en gaz a eu un effet immédiat sur les prix du gaz sur les principaux marchés européens.
Ainsi, le TTF a bondi de plus de 20% au cours de la séance. Enfin, il a clôturé à près de 105 €/MWh après une hausse d’environ 12 %.
Dans le cas de Mibgas, le marché ibérique, la hausse a été plus importante, 15 % et le prix est monté à 81 €/MWh alors que la veille il était légèrement supérieur à 70 €/MWh.