La Cour des comptes européenne appelle l’UE à améliorer son aide financière en faveur du Maroc
« L’aide financière de l’UE en faveur du Maroc n’a apporté qu’une faible valeur ajoutée. » C’est ce qu’a conclu la Cour des comptes européenne dans son dernier rapport relatif aux soutiens versés au compte du trésor public du pays de 2014 à 2018.
Les auditeurs ont révélé la faiblesse de la gestion des programmes d’appui budgétaire en faveur du Maroc, notamment aux secteurs de la santé, de la protection sociale, de la justice et du développement du secteur privé. Ils ont estimé également que la répartition des fonds sur un « trop nombre de secteur » a affaibli la stratégie de l’UE envers le Royaume.
Hannu Takkula, membre de la Cour des comptes européenne responsable du rapport, a déclaré dans un communiqué que : «L’appui budgétaire de l’UE en faveur du Maroc n’a pas permis de soutenir suffisamment les réformes du pays et peu de progrès ont été accomplis en ce qui concerne les principaux enjeux. »
Dans ce contexte, Il a recommandé de concentrer l’aide sur un plus petit nombre de secteurs et d’intensifier le dialogue politique et sectoriel avec le Maroc afin d’optimiser l’impact des financements de l’UE.
Pour sa part, la Cour des comptes européenne a recommandé à la Commission d’améliorer les indicateurs de performance pour aboutir à « une évaluation objective », de consolider les procédures de contrôle relatives aux décaissements, de développer la visibilité du soutien de l’UE, et de remplir certains critères d’éligibilité avant et durant le programme en respectant des conditions avant de passer aux paiements.
Il convient de rappeler que le Royaume a bénéficié d’un certain nombre d’allocations budgétaires de la part de l’UE couvrant notamment, le secteur de la santé avec la mise en œuvre d’une couverture médicale universelle d’un montant de 250 M€, le secteur de la justice avec un portefeuille de 75.5 M€ visant à renforcer « l’Etat de droit par un système de justice accessible, indépendant et respectueux des standards internationaux ».
Ainsi, l’UE a consacré un montant de 200 M€ en faveur du secteur économique et développement durable. Certes, ces programmes sont toujours en cours, mais ils ne sont pas productifs, « étant donné que moins de la moitié de leurs objectifs chiffrés étaient atteints à fin 2018 ».