La Cour des comptes passe au crible l’activité minière de l’OCP
La Cour des comptes a publié, lundi, une synthèse relative à une mission de contrôle de la gestion au sein de l’Office Chérifien des phosphates (OCP SA) portant sur l’activité minière au niveau des sites miniers exploités par la société.
Cette mission, qui a examiné les principaux processus de l’activité minière comportant l’extraction du minerai et son traitement à travers le lavage et la flottation, a été sanctionnée par l’émission de recommandations et de constats, indique-t-on dans un communiqué de la Cour. La mission s’est particulièrement intéressée aux aspects relatifs à la planification et la programmation des activités minières ainsi qu’au traitement du phosphate. Elle a également examiné l’utilisation et la maintenance du matériel d’exploitation en plus des aspects environnementaux liés à l’activité minière.
Dans sa note de synthèse, la Cour des comptes fait état d’un processus de planification de l’activité minière à moyen et long terme qui mérite d’être mieux encadré et uniformisé entre les différentes mines, et des études minières qui nécessitent plus d’affinement pour une meilleure maîtrise des contraintes ultérieures d’exploitation.
La note met également l’accent sur l’intérêt de mieux étudier l’échéancier de mise en service des nouvelles mines afin de ne pas contraindre la réalisation des objectifs d’augmentation des capacités de production et la nécessité d’un encadrement approprié du processus d’acquisition de la réserve foncière pour répondre, dans des conditions optimales, aux besoins de maintien et d’augmentation de la production ainsi que sa sécurisation.
En outre, la Cour des comptes prône « un processus de programmation annuelle de la production qui gagnerait à être basé sur un cadre de référence unifié et documenté pour pallier les problèmes que rencontre sa mise en œuvre en cours d’année », soulignant une gestion des stocks de phosphate au niveau des laveries à améliorer pour prévenir les situations de fonctionnement en flux tendu engendrant des perturbations dans les programmes de production.
La note fait également état d’un matériel d’exploitation nécessitant une politique de renouvellement et de réforme ainsi qu’un meilleur suivi basé sur des supports informatisés, des chantiers de professionnalisation de la maintenance du matériel d’exploitation en besoin d’une meilleure dynamisation pour servir les objectifs d’excellence opérationnelle.
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Elle révèle également un cumul de terrains exploités et non encore réhabilités qui demande de redoubler les efforts déployés afin de rattraper le retard enregistré dans ce sens et un mode de traitement des boues de lavage entraînant des pertes de superficies et un impact environnemental qui mérite d’être mieux suivi et étudié.
Au terme de sa mission, la Cour des comptes a émis des recommandations et des propositions en vue d’apporter des améliorations au niveau des aspects traités dont les principales concernent notamment l’amélioration du système de planification de l’activité minière par la mise en place de processus appropriés et formalisés et le développement du système de programmation de la production en le complétant par la mise en place de procédures standardisées et formalisées.
La Cour des comptes recommande également l’amélioration des méthodes d’exploitation et d’utilisation des équipements miniers, la mise en place d’un support de suivi et des plans d’action annuels pour maîtriser leur réalisation, l’amélioration de l’exploitation des capacités installées dans les laveries pour leur meilleure rentabilisation et l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique de renouvellement du parc matériel.
De même, elle préconise l’activation de la mise en place des chantiers de professionnalisation de la maintenance, l’élaboration et la mise en œuvre de plans plus importants de réhabilitation des terrains exploités et la recherche de solutions permettant de maîtriser l’extension des bassins de stockage des boues de lavage.
Il importe de souligner qu’en raison de la sensibilité des aspects traités dans le cadre de cette mission et de la nature des données utilisées, dont la publication pourrait porter préjudice à la société, la Cour des comptes, à l’instar des pratiques en vigueur consacrées par les institutions supérieures de contrôle des finances publiques sur le plan international, a décidé de ne pas publier le rapport relatif à cette mission.
« En effet, la société opère dans un domaine concurrentiel qui suppose la protection des données relatives à sa capacité productive et ses processus industriels, sachant que l’intégralité du rapport de cette mission a été notifié au président directeur général de OCP. SA », souligne la Cour des comptes.