La création des sociétés sportives, partie intégrante de l’édification institutionnelle du football national
La création des sociétés sportives constitue une partie intégrante de l’édification institutionnelle du football national, a indiqué, jeudi à Salé, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa.
Intervenant lors de la conférence tenue sous le thème « Les sociétés sportives, un levier de professionnalisme« , organisée par l’Association marocaine de la presse sportive (AMPS), Lekjaa a affirmé que la FRMF vise, à travers tous les chantiers lancés, à créer une culture professionnelle fondée sur l’intérêt général et les objectifs stratégiques au service du pays et de son développement.
Le processus institutionnel est une édification intégrée qui doit prendre son temps, étant donné que « le professionnalisme, de manière générale dans le football, est une culture avant d’être des procédures, il est aussi une mentalité basée sur des accumulations culturelles avant d’être des programmes et des mini-comités« , a-t-il ajouté, soulignant que, sur le volet institutionnel, le parcours qu’a connu le football marocain est en phase avec les évolutions sociétales et institutionnelles du Royaume.
Lekjaa a fait prévaloir que le développement du football passe par l’établissement de bonnes règles de gouvernance du fait qu’elles constituent une base pour le développement de toutes les relations, ajoutant que la décision de transformation des clubs en sociétés sportives est le début d’un processus devant se poursuivre avec l’édification, l’action et l’amélioration des conditions institutionnelles après le passage au professionnalisme.
Il a également signalé que « la fédération est devant des défis profonds, des fois plus grands et plus importants que les victoires lors des matchs de football ou bien dans leur organisation hebdomadaire ou quotidienne« , soulignant que le sport de manière générale et le football particulièrement doivent constituer un levier de développement économique et social.
La fédération a choisi de relever les défis et de ne pas se contenter uniquement de la gestion quotidienne des affaires du football et de la sélection nationale car ceci ne permettra pas de réaliser les objectifs tracés, a-t-il expliqué, notant que la fédération mise sur le développement des infrastructures et accorde un intérêt particulier au football de base dans les petites villes ciblant particulièrement les catégories les plus vulnérables. De son côté, le président de l’Association marocaine de la presse sportive (AMPS), Badreddine Idrissi, a indiqué que la création de cette tribune interactive est une initiative qui reflète l’implication de l’AMPS dans le dialogue national relatif aux principaux sujets d’intérêt.
Le football national s’est inscrit depuis deux décennies dans une longue série de réformes ayant touché des chantiers structurels, formatifs et juridiques, dont l’enjeu stratégique était de professionnaliser le football national en vue de gagner le pari concurrentiel au sein des espaces footballistiques régionaux et continentaux qui connaissent des progrès, a ajouté El idrissi.
Conformément au dynamisme lancé par le comité directeur actuel de la FRMF, à la loi n°30-09 relative à l’éducation physique qui a stipulé la transformation des clubs en sociétés sportives et répondant à des questions des journalistes concernant ce chantier important, l’AMPS a tenu à organiser cette conférence pour des fins d’échanges destinés à évaluer le parcours achevé par la fédération en partenariat avec des spécialistes dans le domaine pour la mise à niveau des clubs et l’adhésion à ce nouveau système, a-t-il affirmé.
Pour sa part, le président de la commission de gouvernance de la FRMF, Tarik Sijilmassi a indiqué que la création des sociétés sportives rendra le football marocain plus transparent au niveau de la gestion, ce qui lui permettra d’attirer davantage d’investisseurs, soulignant que cette décision, qui est au bénéfice des clubs sportifs, est irréversible.
Sijilmassi a noté que les sociétés sportives ne substitueront pas les clubs sportifs, faisant savoir que ces derniers garderont leur autonomie et peuvent être actionnaires au sein de la société avec une part de 100% tout en ayant droit à des primes et des ressources et au contrôle financier et sportif.
De son côté, le président de la commission de contrôle de gestion, Abdelaziz Talbi, a annoncé que les sociétés sportives feront du « marketing » à l’image du club et permettront la conclusion de nouveaux contrats avec des joueurs professionnels et des cadres sportifs, indiquant que la relation entre la société et l’association sportive sera régie par un contrat valable pour une durée maximale de 10 ans.
Il a souligné que les sociétés sportives auront un rôle majeur dans le développement du professionnalisme au Maroc, la modernisation de la gestion des clubs nationaux, et cela à travers des moyens de gouvernance mis en place par le conseil de l’administration, l’assemblée générale et la direction générale, la capacité d’attirer des capitaux privés, la continuité des activités de la société de façon autonome ainsi que la capacité de créer une administration basée sur les principes d’autonomie et de transparence dans la gestion. La deuxième partie de la loi 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports présente une définition des sociétés sportives et leur mode de création, la nature des liens juridiques liant lesdites sociétés avec l’association sportive ainsi que le cadre juridique du partenariat qui doit être conclu entre l’association et la société sportive.
→ Lire aussi : Coupe du trône 2018: La finale au Complexe Sportif Prince Moulay Abdellah à Rabat