La Crise de l’inflation : Un coup dur pour les cafés et restaurants

La crise frappe de plein fouet les cafés et restaurants. L’inflation des matières premières, conjuguée à la hausse des taxes communales, a créé une situation insupportable pour les restaurateurs, qui ont vu leurs recettes baisser de 40 %.

Les propriétaires des cafés et restaurants ont adressé une lettre au Conseil de la concurrence pour les alerter. En effet, depuis deux ans et demi, depuis la formation de l’actuel gouvernement, les prix des matières premières et des produits de base pour l’industrie ont fortement augmenté. Les doléances des acteurs du secteur des cafés et restaurants qualifient d’« insupportable » la situation actuelle, aussi bien pour les professionnels que pour le budget de leurs clients. Au niveau de la viande rouge, le prix a augmenté de 60 à 140 Dhs le kilo, celui du poulet de 11 à 28 Dhs. Les tarifs du beurre sont passés de 35 à 120 Dhs, ceux des olives de 12 à 40 Dhs, et de l’huile d’olive de 25 à 110 Dhs. Les prix des fruits ont doublé. La tendance haussière est également observée pour le prix du café, produit de base de l’activité du secteur, ayant augmenté de 100 % en moins de trois mois.

Cette flambée des prix est symptomatique d’un secteur en pleine crise, à laquelle s’ajoute la forte augmentation des prix des carburants et autres produits essentiels. Pour certains, il n’y a plus de marges bénéficiaires. Pour d’autres, les recettes ont baissé de 40 %.

La taxe communale sur l’occupation de l’espace public dédié aux terrasses, supportée par les propriétaires des cafés et restaurants, a également augmenté. L’organisation professionnelle de la restauration interpelle le président du Conseil de la concurrence pour demander des explications sur cette flambée des prix. Des lettres seront également envoyées aux ministères des Finances et du Commerce et de l’Industrie afin d’attirer leur attention sur la crise que traverse le secteur.

Cette inflation galopante a également fortement pénalisé les ménages en termes de pouvoir d’achat. Leurs dépenses dans les cafés et les restaurants ont diminué. Ainsi, une famille qui était habituée à dépenser 700 Dhs dans un restaurant ne dépense pas plus de 300 Dhs aujourd’hui.

Le véritable problème n’est pas seulement l’augmentation des prix, mais la vitesse à laquelle ils progressent en comparaison avec les revenus. Si les prix augmentent de 6 % et les salaires de 3 %, tout le monde s’appauvrit.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine, toutes deux productrices importantes de blé et l’une productrice considérable de pétrole et de gaz, a fait flamber les prix sur les marchés de l’énergie et des matières premières. L’augmentation des prix du carburant et des biens de consommation a fortement attaqué le pouvoir d’achat des classes moyennes et pauvres. Sous cet angle, l’inflation est un mal à combattre.

Par ailleurs, des économistes de l’Université de Chicago ou du FMI suggèrent qu’en dessous de 8 à 10 %, le taux d’inflation n’a aucune corrélation avec le taux de croissance. Historiquement, les phases d’activité forte, comme les Trente Glorieuses, se sont accompagnées d’une certaine inflation.

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