La culture: passeport magique pour la concrétisation du développement durable
La culture dans toutes ses formes (musique, théâtre, peinture…) est le passeport magique pour la concrétisation du développement durable, a affirmé, mercredi à Casablanca, M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi.
S’exprimant lors de la Conférence inaugurale du Festival international des anciennes médinas, organisée sous le thème « la culture au service du développement humain« , M. Azoulay a indiqué que la culture est l’espace de résistance le plus légitime, le plus efficace et le plus attendu.
Il a rappelé, dans ce sens, qu' »on était solitaire et isolé quand la culture s’est invitée dans le débat national et quand elle a choisi de revisiter ce patrimoine à travers ses anciennes médinas, une initiative nationale qui traduit un défi moral, philosophique et idéologique« .
Pour M. Azoulay, « nos religions, nos sensibilités, nos histoires et nos identités sont prises en otage par ceux qui veulent en faire un instrument pour lequel ils n’ont ni légitimité, ni capacité à aider au développement de nos sociétés« , soulignant qu’au-delà des émotions, la culture « nous permet de mieux comprendre« .
Evoquant son expérience à la tête de l’Association « Essaouira Mogador », M. Azoulay a rappelé que cette ville était « endormie » avec près de 10 unités hôtelières, alors qu’elle en compte actuellement plus de 300 hôtels.
Pour sa part, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah, a salué le rôle pionnier de la culture dans la consolidation des monuments historiques et la préservation du patrimoine.
Il a appelé, à cet égard, à renforcer les initiatives du gouvernement et de la société civile pour mettre en place des actions culturelles dans les espaces à forte dimension et portée historiques au profit des populations locales.
Répondant à une question sur la réhabilitation de tous les édifices anciens, dont en premier-chef ceux menaçant ruine dans les médinas du Royaume, comme c’est le cas dans les villes de Casablanca ou Fès, le ministre a indiqué qu’il ne faut pas se limiter uniquement à l’entretien des édifices, mais il faut également en faire un bon usage pour préserver la culture et le patrimoine collectif au profit des jeunes, voire de l’ensemble des habitants.
De son côté, l’ancien ministre de la Culture, Mohamed Achaâri, également écrivain et homme de lettres, a indiqué que le renforcement du poids de la culture passe d’abord par la consolidation du rôle de la femme et la concrétisation du principe de la parité. Il a, en outre, mis l’accent sur le rôle des anciennes médinas qui regorgent de culture et d’histoire et qui portent le patrimoine de chaque ville, appelant à la préservation de ces lieux en les utilisant comme espaces d’échange, de débat et d’apprentissage au profit des populations cibles.
M. Achaâri a, en outre, appelé à l’intégration de la littérature marocaine dans les programmes d’enseignement, car, à ses yeux, « il est inconcevable que la majorité des étudiants » n’ont pas pu, durant leur cursus, étudier un ou deux noms de la littérature marocaine.
La Conférence inaugurale de la session printemps du Festival international des anciennes médinas, tenue sous le thème « civilisation ouverte sur un avenir meilleur« , s’est déroulée en présence, notamment du wali de la région de Casablanca-Settat, Khalid Safir, et du président du Conseil de la ville de Casablanca, Abdelaziz El Omari.