La culture, un levier d’intégration socio-économique
Par Zahira Bechari
La culture est un élément clé dans le processus d’intégration socio-économique des individus, en particulier pour les jeunes talents artistiques. Au Maroc, de nombreux artistes ont pu sortir de la précarité et du sous-emploi grâce à leur talent artistique et ont réussi à transformer leur passion en métier, grâce au soutien de la culture, devenant ainsi des exemples inspirants de l’impact positif de la culture sur le développement social et économique du pays. Cependant, malgré les réussites, les artistes au Maroc font également face à des défis et des problèmes, tels que le manque d’infrastructures et l’accompagnement des collectivités territoriales, malgré les volontés affichées.
La culture, en tant que vecteur d’intégration sociale, offre aux jeunes talents marocains la possibilité de s’épanouir professionnellement. De nombreux artistes marocains ont réussi à sortir de la précarité et du sous-emploi grâce à leur talent artistique. Que ce soit dans les domaines de la musique, de la danse, du cinéma, de la littérature ou des arts visuels, la culture offre aux jeunes créateurs marocains une opportunité de trouver un métier qui les passionne. Par exemple, de jeunes chanteurs, danseurs ou acteurs talentueux ont émergé sur la scène marocaine ces dernières années, et ont réussi à se faire une place dans l’industrie culturelle du pays. Ils sont devenus des modèles pour les générations futures, prouvant que la culture peut être un moyen de se réaliser professionnellement et de sortir de la précarité.
Un exemple frappant de réussite grâce à la culture au Maroc est celui de l’artiste Douzi. Né le 30 avril 1985 à Koulouche, un village situé à Oujda au Maroc, Abdelhafid Douzi a passé son enfance dans ce village, considéré comme le plus pauvre de la région. Sa mère est originaire d’Algérie et son père était maçon au Maroc. Entouré de ses six frères et sœurs, Douzi a été particulièrement proche de son aîné, Abdelkader, qui était déjà un auteur-compositeur et chanteur de Raï à l’époque et qui a dû quitter le monde de la musique pour subvenir aux besoins de sa famille.
Le défi des infrastructures et du mentorat
Malgré les succès de certains artistes marocains, de nombreux défis subsistent. Les artistes au Maroc font face à des problèmes tels que le manque d’infrastructures culturelles, l’accompagnement des collectivités territoriales et celui du mentorat pour ceux qui n’ont pas les moyens de fréquenter les structures professionnells. Bien que les volontés en faveur de la culture soient affichées, la mise en place de structures d’accueil, de formation et de promotion pour les artistes reste souvent limitée. Les artistes marocains ont besoin d’un environnement favorable pour développer leur talent et leur carrière, mais le manque d’infrastructures culturelles adaptées, de centres de formation professionnelle et de soutien financier peut entraver leur progression. Il est essentiel que les autorités locales et nationales renforcent leur engagement en faveur du développement culturel en mettant en place des politiques publiques solides pour soutenir les artistes et favoriser leur intégration socio-économique.
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En outre, les artistes au Maroc font souvent face à des défis financiers, avec des revenus irréguliers et instables. Les opportunités d’emploi stable et rémunéré dans le secteur culturel peuvent être limitées, ce qui peut conduire à la précarité économique pour de nombreux artistes. Il est important de reconnaître la valeur économique de la culture et de promouvoir la création d’emplois durables dans le secteur culturel, afin de soutenir les artistes dans leur parcours professionnel.
La culture, ce levier économique
Parallèlement à son impact social, la culture joue également un rôle clé dans l’économie du Maroc. Les rendez-vous internationaux tels que les festivals culturels contribuent à la promotion du pays à l’échelle mondiale et attirent des visiteurs et des touristes, ce qui stimule l’économie nationale. Ces événements culturels d’envergure internationale, tels que le Festival International du Film de Marrakech, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, et le Festival Mawazine de Rabat, génèrent d’importantes recettes annuelles. En plus de contribuer à l’économie nationale, ces festivals sont également des opportunités pour promouvoir la culture marocaine et attirer les touristes du monde entier.
Côté recette, c’est une machine à sous
Les festivals culturels au Maroc génèrent d’importantes recettes annuelles. Par exemple, le Festival International du Film de Marrakech, qui est l’un des festivals de cinéma les plus prestigieux d’Afrique et du Moyen-Orient, a généré plus de 150 millions de dirhams en recettes en 2019, attirant des milliers de visiteurs nationaux et internationaux. De même, le Festival Mawazine de Rabat a accueilli près de 2,5 millions de spectateurs en 2019 et a généré environ 800 millions de dirhams en recettes. Quant au Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, il a attiré plus de 400 000 visiteurs en 2019 et a généré près de 100 millions de dirhams en recettes. En moyenne, le Maroc accueille chaque année des centaines d’événements culturels, contribuant ainsi de manière significative à l’économie nationale et créant des opportunités d’emploi pour de nombreux artistes locaux.
Les recettes annuelles générées par ces événements culturels sont significatives, contribuant ainsi à la croissance économique du pays. De plus, la culture engendre des retombées économiques indirectes, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du transport et du commerce local, créant ainsi des opportunités d’emploi et de développement économique dans les communautés locales.
Il convient également de mentionner le rôle de la culture dans la préservation de l’identité et du patrimoine du Maroc. La richesse et la diversité culturelle du pays sont un héritage précieux qui contribue à forger son identité nationale et à renforcer le sentiment d’appartenance des citoyens. La promotion et la valorisation de la culture marocaine, que ce soit à travers la musique, la danse, l’artisanat, la littérature ou les arts visuels, sont essentielles pour préserver le patrimoine culturel du pays et transmettre ses traditions aux générations futures.
Enfin, pour maximiser le potentiel de la culture comme levier d’intégration socio-économique au Maroc, il est crucial de renforcer les infrastructures culturelles, de promouvoir l’accès à la formation professionnelle et de soutenir financièrement les artistes émergents. Les collectivités territoriales, en collaboration avec les autorités nationales, doivent mettre en place des politiques et des programmes de soutien adaptés pour favoriser l’épanouissement des talents artistiques et leur intégration socio-économique. Il est également important d’encourager la collaboration entre les acteurs du secteur culturel, tels que les artistes, les entreprises, les organismes gouvernementaux et la société civile, pour créer un écosystème culturel dynamique et durable au Maroc.