La décentralisation des services publics s’intensifie avec l’extension des SRM
Le Maroc élargit la mise en place de Sociétés Régionales Multiservices pour moderniser la gestion des services publics. Après Casablanca-Settat, 8 nouvelles régions bénéficieront de cette réforme à partir d’avril 2025, afin d’optimiser la distribution de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement à l’échelle locale.
Après le lancement de la Société Régionale Multiservices (SRM) de Casablanca-Settat en octobre dernier, plusieurs autres régions du Maroc se préparent à adopter ce modèle de gestion modernisé des services publics de distribution de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement. En effet, un total de 8 nouvelles SRM seront progressivement mises en service à partir d’avril 2025, selon un calendrier précis établi par le ministère de l’Intérieur. Cette initiative s’inscrit dans une réforme visant à régionaliser et moderniser la gestion de ces services essentiels à travers tout le Royaume.
Le déploiement des Sociétés Régionales Multiservices se poursuit ainsi dans les différentes régions, après l’implémentation réussie de celle de Casablanca-Settat. Ce modèle novateur a pour but de garantir une gestion plus efficace, centralisée et adaptée aux besoins spécifiques des territoires. Le ministère de l’Intérieur a prévu que la région Rabat-Salé-Kénitra soit la première à adopter cette nouvelle organisation, avec la mise en service de sa SRM dès le 1er avril 2025. Cette transition marquera la fin du contrat de gestion déléguée de Redal dans cette zone, ouvrant la voie à une gestion régionale directe des services.
Dans les mois suivants, les autres régions du Royaume suivront ce même processus. Ainsi, les SRM des régions du sud, notamment Laâyoune-Sakia El Hamra, Dakhla-Oued Eddahab et Guelmim-Oued Noun, commenceront leurs activités le 1er mai 2025. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima verra quant à elle sa SRM entrer en service le 1er juin 2025, succédant à Amandis, un opérateur privé qui a fait l’objet de nombreuses critiques concernant la gestion des services publics dans cette région. En juillet 2025, ce sera au tour de la région Fès-Meknès d’implémenter sa SRM, suivie des régions Béni Mellal-Khénifra et Drâa-Tafilalet, qui disposeront de leurs SRM respectives dès le 1er août 2025.
Cette réforme marque une rupture avec le modèle de gestion déléguée qui a prédominé durant des décennies. Les nouvelles SRM visent à instaurer une gestion plus intégrée, à la fois réactive et adaptée aux spécificités locales, tout en s’inscrivant dans une logique de développement durable et d’efficacité énergétique. L’objectif est d’améliorer la qualité des services, de mieux gérer les ressources et de garantir une couverture uniforme des besoins à l’échelle régionale. En centralisant la gestion de ces services, le Maroc espère également renforcer l’attractivité de ses infrastructures, faciliter la planification des projets et attirer davantage d’investissements pour soutenir la croissance du secteur.
À long terme, cette réforme vise à renforcer la résilience des infrastructures face aux défis climatiques et démographiques. Elle intègre des pratiques de gestion durable et promeut l’innovation technologique. Les SRM auront un rôle clé à jouer dans la transition énergétique et dans la gestion optimale des ressources en eau, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs nationaux en matière de développement durable.