La décision du Conseil de la Concurrence sur les sociétés pétrolières : Une justice tardive et incomplète
Dans un récent communiqué, le bureau exécutif de la Confédération Démocratique du Travail (CDT) a émis une critique virulente à l’égard de la décision du Conseil de la concurrence concernant les sociétés pétrolières au Maroc.
Qualifiée de « ni juste ni équitable », cette sanction, attendue pendant huit longues années, semble davantage servir les intérêts des entreprises de distribution que de protéger les droits des consommateurs et les intérêts des professionnels. Selon la CDT, les retards et atermoiements dans la prise de décision ont causé un tort considérable au grand public. Les conséquences de cette lenteur judiciaire sont loin d’être négligeables, avec des pertes directes estimées à environ 60 milliards de dirhams depuis 2016. Cette somme astronomique souligne l’ampleur des préjudices subis par les consommateurs marocains, victimes d’une inertie institutionnelle déconcertante.
Ainsi, la CDT pointe du doigt l’approche fragmentée adoptée par le Conseil de la concurrence, estimant qu’une vision plus globale est nécessaire pour traiter efficacement la question énergétique au Maroc. Cette vision devrait, selon elle, s’attacher à renforcer la sécurité énergétique nationale et à fournir de l’énergie à des prix adaptés aux revenus des Marocains. Or, la décision du Conseil semble ignorer cette nécessité, se focalisant sur des aspects plus limités et moins impactants.
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En plus, la CDT met également en exergue la nécessité d’un courage politique pour rompre avec l’économie de rente et les conflits d’intérêts qui entravent le secteur. Un appel est lancé pour abolir la libéralisation des prix des carburants, jugée préjudiciable aux intérêts des consommateurs, et pour favoriser la reprise des activités de la Samir, suspendues depuis 2015.
Enfin, cette déclaration de la CDT met en lumière une réalité amère : la justice tardive est souvent synonyme de justice incomplète, surtout lorsqu’elle concerne des enjeux aussi cruciaux que la gestion des ressources énergétiques. La décision du Conseil, bien qu’elle représente un pas en avant, semble insuffisante pour répondre aux attentes légitimes des consommateurs et des professionnels du secteur. Elle soulève au contraire des questions profondes sur la nécessité d’une réforme plus ambitieuse et plus courageuse dans la régulation du secteur énergétique marocain.