La dolce Vita à Tanger, un fascinant hommage du ballet italien au cinéma

Mounira Lourhzal

La dolce Vita est le titre du très poétique film de Federico Fellini dont la musique a ouvert le MedFilm Festival qui a commencé sa tournée de 126 spectacles au Maroc. Après l’inauguration de la troisième édition du festival italien au théâtre Mohamed V de Rabat, Tanger et son somptueux palais de l’art et de la Culture ont vibré d’émotion aux bandes de son originales jouées l’orchestre philharmonique Amadeus ville de Trecate et chorégraphiées par le ballet de Milan.

Pour exporter l’art de vivre à l’italienne, ils ont repris les bandes son originales de chefs d’œuvres cinématographiques et universels de Nino Rota à Hans Zimmer. Une musique qui fait rêver, tomber amoureux et qui a intensément influencé les émotions, contribuant au succès des films auxquels elle est liée, laissant une trace dans l’histoire du grand cinéma international. Requiem for a dream, Breakfast at Tiffany’s, Il était une fois à l’ouest, Anna Karenina, Da Vinci Code, Oppenheimer, Davinci Code, les Temps modernes de Charlie Chaplin, le Parrain et la liste de Schindler….Plus qu’un pont entre les Méditerranées, c’est l’Histoire du cinéma qui traverse les frontières avec son lot de souvenirs et de sentiments qui ont transportés le public.

La symbiose entre la musique, la danse et le cinéma sur la base d’un train d’union qui est le mouvement, ainsi s’articule le spectacle « La Dolce Vita ». Son directeur artistique, Carlo Pesta, ajoute que le Ballet de Milan est depuis 20 ans l’ambassadeur de la danse italienne dans le monde. Une chorégraphe marocaine a voltigé avec la troupe permanente de danseurs issus des meilleures écoles et académies comme celle de la Scala de Milan.  Après la ville de Tanger, la troupe performera en Lituanie, Lettonie, l’Estonie, la Finlande, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, avant de repartir vers l’Asie centrale. 126 spectacles au total.  

L’année dernière, c’est un hommage au compositeur italien Giuseppe  Verdi, le plus connu au monde qui a été interprété par le ballet de Milan, accompagné du théâtre philarmonique du Maroc rappelle la chorégraphe et directrice de la compagnie Agnese Omodei Salè qui a également choisi les bandes sonores du film de Rota (plusieurs fois oscars, jusqu’à Zimmer). Cette année, l’échange culturel a accueilli une ballerine marocaine à la fondation Ténor qui a bénéficié d’un stage avec le ballet de Milan et qui a participé à deux chorégraphies et qui doit poursuivre ses études à Lyon. En expliquant sa démarche, la chorégraphe italienne revient sur le choix naturel de Nino Rota. Plusieurs fois oscarisés, il a composé les musiques de film de Fellini qui est tout un registre pour les Italiens, mais aussi celle du « Parrain », pour ne citer que les plus évidents et universels chefs d’œuvres cinématographiques. L’inspiration de la chorégraphe transcende les continents en choisissant le morceau d’ Elliot Goldenthal, « Journey » dans le film Frida en référence à l’artiste mexicaine Frida Kahlo. « La chaleur sud-américaine est traduite sur les planches par la danse, un art qui n’a pas besoin de paroles pour transmettre un message de paix et d’amour », conclut la chorégraphe.

« Le but est de démontrer que la mer Méditerranéenne n’est pas une expression géographique, mais une réalité dans laquelle on a la coexistence de plusieurs langues, de plusieurs cultures, de plusieurs civilisations, même différentes ». C’est justement la mission de l’Institut culturel italien de Rabat en plus de la diffusion de la langue de la culture italienne dans le territoire marocain, nous explique sa directrice Carmela Callea. Et l’attachée aux Affaires Culturelles de souligner les valeurs du festival : « Le Medfilm Festival est né il y a 30 ans en Italie, à Rome,  juste suite après la Conférence de Barcelone. Il s’est inspiré des principes de dialogues interculturels entre les peuples. Et c’est pour cette raison que le Festival propose des films, non seulement italiens, mais des films qui ont été faits par des réalisateurs qui appartiennent à différents pays ». Ces films ont été programmés à la cinémathèque de Tanger, le fameux cinéma Rif jusqu’au 6 octobre 2024.

Organisé par l’ambassade d’Italie à Rabat, l’Institut Culturel Italien de Rabat, Association Methexis Onlus, en collaboration avec la Fondation Hiba, la Fondation Ténor pour la Culture, la Cinémathèque de Tanger et l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel et du Cinéma de Rabat, le Med Festival n’est qu’uns des facettes du  programme de coopération culturelle entre les deux pays, né il y a dix ans.

L’ambassadeur d’Italie au Maroc, Armando Barucco explique que ce programme résultant de l’accord de la conversion de la dette entre l’Italie et le Maroc comprend notamment la restauration des sites archéologiques romains de Lixus, Volubilis et Shellah avec la participation de l’institut national de restauration de Rome pour la préservation in situ des mosaïques romaines. Concernant la langue italienne, le diplomate a souligné l’augmentation des étudiants à Rabat ces trois dernières années passant de 350 à 1400 ! L’Institut culturel italien de Rabat est le plus grand de la zone MENA et dans le monde. Les universités italiennes comptent entre 4000 à 5000 étudiants marocains.

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