La Fête du Trône célébrée à Paris avec éclat : Chakib Benmoussa : Mémoire et convergence renforcent notre partenariat d’exception franco-marocain
La célébration du XXème anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur le Trône a constitué un moment intense pour le Maroc et la France.
Au cours de la cérémonie organisée à cet effet, mardi 30 juillet, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, a prononcé un discours dans lequel , outre l’histoire et la mémoire, il met en exergue la coopération économique et le partenariat stratégique d’exception entre les deux pays. Nous publions ci-dessous le texte de son allocution :
« Madame la Ministre Jacqueline Gourault, Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et messieurs les Députés, Sénateurs et Maires,
Mesdames et messieurs les représentants des corps d’Etat,
Excellences, chers amis,
Il m’est agréable de vous accueillir, si nombreux ce soir, à l’occasion de la célébration du vingtième anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Merci à vous tous, qui par votre présence, témoignez de la considération au Royaume du Maroc et à l’amitié maroco-française. Merci Madame la Ministre Jacqueline Gourault, pour votre participation à cette réception en tant qu’amie du Maroc et en tant que Ministre en charge de la cohésion des territoires et de la décentralisation, un thème d’actualité en France et au Maroc et un axe d’approfondissement des relations France Maroc.
« La fête du Trône est profondément ancrée dans le cœur des Marocains ; elle représente un moment fort dans la vie du Royaume ; elle perpétue les liens d’allégeance de la Nation au Souverain et incarne l’esprit fondateur de la Nation marocaine, son unité, sa stabilité et son Histoire. A travers le discours à la Nation diffusée hier soir, SM le Roi a souligné les avancées du Maroc mais aussi le nécessaire réajustement du modèle de développement et la nouvelle dynamique à insuffler pour répondre aux attentes et aux aspirations de la population tout en préservant l’ouverture du Maroc sur le monde.
La mémoire partagée, l’amitié profonde et les intérêts convergents qui lient la France et le Maroc font vivre notre partenariat d’exception et l’aident à se renouveler sans cesse pour relever avec lucidité les défis communs. La participation, en Novembre dernier, de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accompagné de Son Altesse Royale le Prince héritier, Moulay El Hassan, à la cérémonie de commémoration du centenaire de l’Armistice est un témoignage marquant de cette amitié et un hommage aux soldats marocains qui ont perdu leur vie pour défendre les valeurs de liberté et de paix durant la première guerre mondiale. C’est aussi un témoignage fort de l’engagement du Royaume pour la paix et la stabilité dans le monde. Un Royaume profondément attaché au multilatéralisme et à l’action solidaire au sein des différentes organisations internationales et régionales. La tenue à l’automne prochain à Rabat de la 2ème conférence sur les opérations de maintien de la paix des Nations unies en environnement francophone, co-présidée par le Maroc et la France, en est une illustration concrète.
L’engagement multiforme du Maroc
Cet attachement au multilatéralisme s’exprime par un engagement responsable du Maroc à l’international sur les sujets de sécurité et lutte contre le terrorisme, sur les sujets de migration ou sur les sujets de lutte contre les changements climatiques. L’engagement du Maroc est aussi fortement engagé sur des sujets d’intégration économique, sur les sujets de solidarité et de coopération Sud-Sud ou sur les sujets de dialogue des cultures et des religions, comme en témoigne la dernière visite du Pape François au Maroc, l’Appel d’Al Qods visant à conserver et à promouvoir le caractère multireligieux et l’identité particulière de la ville sainte de Jérusalem ou l’attention particulière du Maroc pour la protection de son patrimoine juif qu’il soit matériel ou immatériel.
De par sa position géographique et son histoire, c’est tout naturellement que le Maroc développe son ancrage stratégique en Afrique et développe son partenariat avec l’Europe autour des valeurs et défis communs. La verticale Afrique, Méditerranée, Europe est fortement présente. Encore récemment, lors du Sommet des deux rives qui s’est tenu à Marseille, avec une forte participation des acteurs de la société civile, le Maroc a réaffirmé son engagement à mener, conjointement avec ses partenaires méditerranéens, une série d’actions concrètes pour une Méditerranée de la connaissance et de la mobilité, pour une Méditerranée durable, pluriculturelle, innovante, numérique et entrepreneuriale et bien sûr pour une Méditerranée des villes et des territoires. Le partenariat stratégique entre Maroc et la France conforte la stratégie euro-méditerranéenne mais aussi euro-africaine pour relever les nombreux défis auxquels fait face la région.
Dialogue politique et coordination franco-marocaine
Le partenariat France Maroc est porté par une coordination et un dialogue politique régulier au sommet des deux Etats. C’est le sens des entretiens et échanges de visite d’amitié et de travail effectuées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en France et par le Président de la République, Emmanuel Macron, au Maroc, dont une visite d’Etat est d’ailleurs envisagée dans les prochains mois. De même, les rencontres de haut niveau, qui se tiennent régulièrement au niveau des chefs de gouvernement, et dont la prochaine est prévue avant la fin de cette année à Paris, permettent, de consolider ce partenariat en lui donnant une traduction opérationnelle. Sans compter les nombreuses visites ministérielles, de part et d’autre, à l’instar de celles de nos deux ministres des affaires étrangères qui se sont rencontrés à Rabat au début du mois de juin 2019 et au château de La Celle-Saint-Cloud, en octobre 2018.
Je voudrais souligner, Madame la Ministre, particulièrement, l’importance que nos deux pays accordent aux territoires en tant que levier d’un nouvel élan économique par l’exploitation du potentiel et des atouts spécifiques qu’ils recèlent et par la mobilisation des PME/PMI en synergie avec les autres acteurs des territoires pour favoriser l’innovation, la compétitivité ou l’inclusion des jeunes. Les territoires, c’est aussi le lien social qu’ils permettent de tisser et la solidarité qui s’y expriment favorisant en cela la cohésion sociale. Les territoires, c’est également le cadre de vie et l’environnement à travers des solutions inédites et une implication forte. Les territoires, c’est aussi une autre forme de gouvernance et d’expression démocratique à un moment où le besoin de proximité se fait encore plus sentir. Pour le Maroc, cette politique territoriale devrait aider à réduire les inégalités et à favoriser le développement durable et l’inclusion sociale de Tanger au Nord du Maroc à Lagouira à l’extrême Sud et de Casablanca à l’Ouest à Oujda à l’Est.
A cet égard, je me réjouis de la force et du dynamisme de la coopération décentralisée entre nos régions, nos départements et nos villes qui constituent un axe d’approfondissement de la relation entre nos deux pays. Je voudrais rendre hommage à Mesdames et Messieurs les maires, présidents de départements ou de régions pour leur engagement et soutien à cette coopération. Les multiples actions engagés entre l’Association des régions de France et l’Association des régions du Maroc ou l’approbation, en avril dernier à Marseille, du financement, par le fonds conjoint de coopération décentralisée, de nombreux projets territoriaux sont des exemples concrets de ce lien à travers les territoires. De même, je voudrais souligner la mobilisation et le travail formidable du groupe d’amitié France Maroc du Sénat, dont je salue le Président Christian Cambon et les sénateurs membres de ce groupe qui sont présents avec nous ce soir et voudrais remercier le groupe d’amitié à l’assemblée nationale et son président Mustapha Laabid, pour son action et l’engagement de ses membres en faveur de la consolidation des liens entre nos deux pays.
Une approche commune et des secteurs industriels porteurs
Les liens forts qui unissent nos deux pays ont permis, au cours de l’année écoulée, de consolider tous les domaines de coopération. Ainsi, sur le plan économique, sans chercher à être exhaustif, je citerai le lancement réussi en novembre dernier du 2ème satellite Mohammed VI_B d’observation de la terre développé par Thales Alénia Space et Airbus ; l’inauguration, en novembre 2018, de la première ligne à grande vitesse (LGV) d’Afrique, qui relie Tanger à Casablanca, qui connait depuis sa mise en service un véritable engouement, ou encore l’inauguration en juin de la nouvelle usine PSA à Kenitra qui permettra de produire à terme 200.000 véhicules et 200.000 moteurs par an, qui viendront renforcer la filière automobile, qui a été initié dés 2012 par Renault à Tanger. Ces projets montrent combien une approche économique concertée de co-localisation, permettant un partage des chaînes de valeur, peut aider à améliorer la compétitivité globale et à augmenter les bénéfices gagnant-gagnant, dans l’ensemble des filières industrielles, qu’elle soit automobile, ferroviaire, aéronautique ou agro-industriel. L’inauguration, il y a quelques semaines, de l’extension du port de Tanger Med qui triple sa capacité en la portant à 9 millions de conteneurs vient renforcer l’attractivité du Maroc.
Sur le plan culturel, notre partenariat fait preuve d’un formidable dynamisme. Comme chaque année, les nombreuses manifestations artistiques organisées de part et d’autre contribuent à faire du Maroc une plateforme culturelle et de Rabat, une des principales capitales africaines de la culture. En 2019 par exemple, les tableaux de grands maîtres de l’impressionnisme ont traversé pour la première fois la Méditerranée pour une grande exposition, toujours en cours au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat. Je me félicite également que ce musée accueille en collaboration avec l’Institut du Monde Arabe, l’automne prochain, une biennale d’art contemporain lié à la Méditerranée avec la participation d’une soixantaine d’artistes femmes architectes, cinéastes, chorégraphes et metteures en scène, de 30 nationalités différentes, puis en 2020, une rétrospective des œuvres d’Eugène Delacroix. Les travaux en cours du Centre culturel marocain à Paris, sont en voie de reprise après les retards générés par la découverte de vestiges archéologiques dans ses fouilles. Ils permettront bientôt de disposer d’un lieu de référence pour le rayonnement de la culture marocaine en France, pour son interaction créatrice avec la culture française et les cultures du monde et pour la préservation des liens culturels avec les Marocains résidant en France.
La formation des jeunes demeure l’un des principaux axes de notre agenda bilatéral. Tous mes remerciements à la France qui accueille dans ses écoles et universités prés de 40.000 étudiants marocains, soit le premier contingent d’étudiants étrangers en France. Madame Frédérique Vidal a effectué d’ailleurs, il y a quelques jours, une visite au Maroc pour donner une nouvelle impulsion à cette coopération multiforme. La coopération reste également très dynamique tant au niveau de la formation professionnelle qu’au niveau du développement des sections internationales francophones dans les lycées marocains. De même, l’enseignement de la langue arabe en France et sa généralisation en tant que langue vivante dans l’enseignement français représente un axe important de coopération entre nos deux pays.
Permettez-moi, avant de conclure de rendre un hommage particulier à la grande communauté marocaine installée en France, souvent depuis des générations, qui est entourée par la Haute sollicitude de Sa Majesté le Roi. Cette communauté diverse, profondément attachée à son pays d’origine et à son pays d’accueil, s’inscrit dans une démarche d’intégration et de vivre ensemble et contribue au rayonnement de nos deux pays. Elle mérite donc une attention particulière ; l’Ambassade et notre réseau de 16 consulats généraux qui couvrent les différentes régions de France sont là pour vous servir. Je souhaite enfin remercier nos amis français, de tous bords, qui par leur dynamisme et leurs initiatives nous permettent de nous projeter vers l’avenir et de renouveler en permanence la relation France-Maroc.
Vive la France, vive le Maroc et vive l’amitié maroco-française. »