La France accueille à Biarritz le 45e sommet du G7
La France accueille à partir de ce samedi à Biarritz, le 45e sommet du G7, placé cette année sous le thème de « la lutte contre les inégalités».
Le Sommet réunira les Chefs d’Etat et de gouvernement des sept pays les plus riches du bloc occidental : la France, l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, l’Italie, le Japon, et le Royaume-Uni. Ces pays représentent à eux seuls 40% du PIB mondial et seulement 10% de la population mondiale.
À l’occasion de leur Sommet, les dirigeants du G7 vont échanger, en plus de «la lutte contre les inégalités», sur les grands sujets économiques et géopolitiques qui occupent la scène internationale comme le réchauffement climatique, la régulation de l’économie mondiale, la taxation des géants du numérique, les tensions américano-iraniennes, la crise politique italienne et autres.
Le sommet a été préparé, tout au long de l’année, par des réunions de ministres du G7 sur diverses thématiques : économique, sécuritaire, environnementale… Depuis début 2019, les ministres du G7 chargés de l’intérieur, des affaires étrangères, de l’environnement, du numérique, de la santé, de l’économie se sont, en effet, rencontrés pour préparer la réunion des chefs d’État et de gouvernement.
Officiellement, l’objectif du sommet de Biarritz est « la lutte contre les inégalités », qui doit passer, selon Paris, par « une coopération des pays du G7 pour une mondialisation régulée, plus juste et plus équitable », à travers « le renforcement du système financier international et de sa résilience, la promotion d’une mondialisation équitable fondée sur une croissance plus inclusive et un développement plus efficace ».
Mais ce noble objectif pourrait être occulté par les dissensions entre les puissances du G7 sur nombre de sujets occupant la scène internationale.
Selon le journal Le Figaro, la réunion des sept grandes puissances économiques du monde s’annonce particulièrement difficile, en raison des vives tensions internationales et des différends qui opposent ses membres (États-Unis, Canada, Japon, France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne).
« Sur la plupart des grands sujets internationaux, qu’il s’agisse du commerce, de l’Iran, de la Syrie, de l’Ukraine ou du Brexit, les dirigeants du G7 sont aux antipodes les uns des autres. La France veut sauver l’accord sur le nucléaire iranien déchiré par Donald Trump, quand le président américain veut accentuer la «pression maximum» contre Téhéran. L’Allemagne et le Canada s’opposent à la suggestion du président américain de reformer le G7 en réintégrant la Russie. L’Allemagne et la France se divisent sur les modalités du Brexit, la première se voulant plus conciliante que la seconde… », énumère le journal.
Créé en 1975 pour répondre au premier choc pétrolier, le G7 s’est depuis imposé comme l’une des principales enceintes de concertation de l’année diplomatique.
« Mais ce rendez-vous annuel est aujourd’hui secoué par les changements de cap des plaques tectoniques géopolitiques, par les attaques portées au multilatéralisme, par la poussée des nationalismes et par l’affirmation de puissances émergentes comme la Chine et l’Inde », observe le journal.
Cette même analyse est partagée par le journal Le Monde qui souligne que « face à la longue liste des tensions géopolitiques et commerciales également au programme », la mobilisation contre les inégalités, érigée en priorité par la présidence française, « risque fort de passer au second plan. Ou de se limiter à des déclarations de bonnes intentions », au grand dam des associations et ONG invitées au G7, ou celles participant au contre-sommet organisé non loin à la frontière franco-espagnole.
Même sans accord, le G7 reste une enceinte où les grandes démocraties peuvent aborder tous les sujets sans tabou. « Un lieu de débat indispensable pour ébaucher des solutions, désamorcer des crises et renforcer les solidarités au sein du monde démocratique », s’accordent à penser les observateurs.