La France lance un « message de paix au monde musulman »
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a lancé jeudi un « message de paix au monde musulman », en soulignant que la France était le « pays de la tolérance », pas du « mépris ou du rejet ».
« N’écoutez pas les voix qui cherchent à attiser la défiance. (…) Ne nous laissons pas enfermer dans les outrances d’une minorité de manipulateurs », a-t-il déclaré lors de l’examen du budget de son ministère à l’Assemblée nationale.
La France fait face à un climat de colère dans le monde musulman depuis le soutien du président Emmanuel Macron à la publication de caricatures.
Dans ce contexte, une attaque au couteau a fait trois morts jeudi dans une basilique en plein coeur de Nice, et un vigile du consulat de France à Jeddah (Arabie saoudite) a été blessé à l’arme blanche.
« La religion et la culture musulmanes font partie de notre histoire française et européenne, nous la respectons », a poursuivi le chef de la diplomatie française, ajoutant que « les musulmans appartiennent de plein droit à notre communauté nationale », qui leur garantit la liberté de culte.
« Nous ne saurions accepter ces campagnes de désinformation et de manipulation parce qu’elles visent à dénaturer et à travestir ces réalités », a-t-il ajouté en allusion aux accusations selon lesquelles les musulmans seraient discriminés en France.
« Les propos et les actes ont des conséquences, qui engagent leurs auteurs en responsabilité » et « la France n’oublie jamais », a-t-il dit, sans toutefois nommer de groupe ou de pays en particulier.
La France et M. Macron font depuis plusieurs jours l’objet de virulentes attaques verbales en Turquie, en particulier de la part de son président Recep Tayyip Erdogan.
De « nombreux Etats » en Europe et ailleurs « ne sont pas dupes. Nous voyons bien et nos partenaires voient bien que ce qui est en cause c’est un combat essentiel , existentiel presque, contre le radicalisme et l’extrémisme religieux », a poursuivi M. Le Drian.
« Nous ne transigerons jamais sur nos valeurs humanistes de liberté et notre modèle de démocratie et de pluralisme », a-t-il encore souligné.
Les valeurs du modèle démocratique français doivent « rester notre boussole » et « rien ne serait pire que de tomber à notre tour dans les pièges qui sont tendus, les pièges de l’amalgame, de la confusion », a-t-il ajouté.
Avec AFP