La gestion des défis mondiaux passe par la réforme des mécanismes multilatéraux
Une gestion réussie des défis croissants dans le monde passe par le renforcement du multilatéralisme et la réforme des organisations internationales, à commencer par les Nations-unies, a affirmé l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale.
La réforme des Nations-unies et notamment du Conseil de sécurité, en prenant en considération les changements de la scène internationale, est devenue nécessaire, afin de faire face aux problématiques complexes qui entravent le développement de l’organisation internationale, a-t-il indiqué, jeudi à Genève, à l’ouverture du Forum Crans Montana.
L’histoire est riche en enseignements permettant de mieux appréhender la situation actuelle du monde, a-t-il relevé, rappelant que les premières décennies de chaque siècle ont toujours été pleines de tensions qui conduisent aux guerres et à la précarité.
Le diplomate marocain a dressé un tableau sombre de la situation mondiale, avec le retour de la guerre en Europe, la détérioration de la sécurité au Sahel, ainsi que les crises épidémiques, énergétiques et alimentaires, tout en mettant en garde contre une « crise de confiance » entre les États et les dysfonctionnements du multilatéralisme.
Cela n’empêche pas de se tourner vers des perspectives nouvelles et mieux adaptées au contexte international, a toutefois tempéré M. Hilale, assurant que cet optimisme est porté par les nouveaux acteurs, dont l’activité est en évolution permanente, comme la société civile, qui se substitue parfois même aux États qui délaissent certaines causes, notamment la préservation de l’environnement et le développement durable.
De son côté, le président-fondateur du Forum Crans Montana, Jean-Paul Carteron, a estimé que le monde fait face à des dangers réels et à une crise, qui ne se limite plus aux pays en développement, mais s’attaque également aux nations développées et à leur environnement économique, sécuritaire, social et politique.
Il a souligné la nécessité de réinventer les politiques étrangères et l’action diplomatique sur la base de la préservation de la stabilité, tout en appelant à un leadership nouveau, renforcé par les valeurs de paix, de solidarité et d’interdépendance.
Dans ce sens, M. Carteron a mis l’accent sur les initiatives issues de l’Afrique, saluant le cas du Maroc qui constitue un modèle de gouvernance, dont il faut s’inspirer, le pays ayant réussi à tirer profit de son héritage civilisationnel, tout en adoptant des valeurs progressistes pour réussir une révolution dans de nombreux secteurs à forte valeur ajoutée, comme l’aviation et l’automobile.
Abondant dans la même direction, Emanuela Del Re, représentante spécial pour le Sahel de l’UE, a indiqué que l’Afrique, « terre d’opportunités », dispose des moyens de s’imposer comme pôle important de la scène internationale, relevant toutefois que le continent risque de se transformer en terrain de jeu des grandes puissances ce qui, selon elle, est inacceptable.
Le Forum Crans Montana, dont les travaux se poursuivent jusqu’au 19 novembre, se penche sur les défis contemporains liés à la pandémie, la guerre et la crise financière et alimentaire, à travers des panels qui examineront « les moyens de réinventer les équilibres sociaux, économiques et sécuritaires de notre monde ».
Avec MAP