La gouvernance de l’eau, un choix pertinent pour la sécurité d’approvisionnement des villes africaines (M. Amara)
La gouvernance de l’eau est un choix pertinent à même d’assurer la sécurité d’approvisionnement des villes africaines en cette matière précieuse, a indiqué mercredi, le ministre de l’Équipement, des Transports, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara.
Intervenant lors de la session de haut-niveau sur la gouvernance de l’eau dans les villes africaines, organisée par visioconférence à l’initiative de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), M. Amara a relevé que « la gouvernance de l’eau dans les villes africaines est un choix pertinent pour rappeler l’importance de la mobilisation des ressources en eau et assurer ainsi la sécurité d’approvisionnement en eau des villes africaines ».
Le Royaume s’est engagé depuis des décennies dans la voie de la mobilisation de ses ressources en eau, à travers une démarche de planification anticipative et de gestion intégrée de ses ressources hydriques, a-t-il affirmé.
Ainsi, en parallèle au développement de son patrimoine d’infrastructure hydraulique, notamment les barrages réservoirs, le Maroc a bâti un modèle de gouvernance de l’eau basé sur un cadre réglementaire étoffé et une organisation institutionnelle constitué d’une multitude d’intervenants, a souligné le responsable gouvernemental, mettant en avant la gestion intégrée, décentralisée et participative du Maroc en matière de ressources en eau, qui émane d’un soubassement législatif précis.
M. Amara n’a pas manqué de rappeler la mise en place du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (PNAEPI) 2020-2027, signé devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, indiquant que ce programme constitue une véritable feuille de route à même de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des villes et villages et renforcer leur résilience face au changement climatique.
L’expérience marocaine, riche en enseignements et qui s’étend sur plusieurs décennies, montre que la sécurité hydrique est la responsabilité d’une multitude d’intervenants centraux, régionaux et locaux, a-t-il estimé.
Par ailleurs, M. Amara a salué le Conseil mondial de l’eau pour son soutien et ses efforts louables pour faire de la cérémonie de remise du Grand Prix Mondial Hassan II de l’eau, un des moments forts des Forums mondiaux de l’Eau, rappelant que ce prix rend hommage à Feu Sa Majesté Hassan II, « qui avait fait de la sécurité hydrique une cause nationale et a œuvré pour qu’elle soit internationale ».
Pour sa part, le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria a relevé que la pandémie de Covid-19 a mis en lumière les défis existants dans les domaines de l’eau et de l’assainissement en Afrique, soulignant que 56% de la population urbaine vivent dans les quartiers informels et n’ont pas accès à des conditions d’hygiène satisfaisantes.
Le changement climatique, l’urbanisation et la croissance démographique ne feront qu’accroître les pressions sur les ressources en eau, relevant que d’ici 2050, près de 166 millions d’Africains seront confrontés à des pénuries d’eau.
M. Gurria a, en outre, relevé que la mise en place des principes de bonne gouvernance dans le domaine de l’eau contribuera de manière significative à réaliser l’objectif de développement durable n°6 (ODD-6) visant à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.
De son côté, le président du Conseil mondial de l’eau, Loïc Fauchon s’est félicité des « avancées spectaculaires » du Maroc dans le domaine de l’eau, indiquant que le Royaume constitue « un modèle », en matière de gestion des ressources en eau.
Les villes ont toujours consenti des efforts incessants, contourné des obstacles infranchissables et parcouru des distances incalculables pour abreuver leur population, a-t-il relevé, notant qu’actuellement, les villes africaines sont tourmentées par les évolutions du climat et la croissance des populations et doivent mobiliser toutes leurs ressources techniques, humaines et financières pour passer outre la crise de l’eau.
Ainsi, pour contrer toute éventuelle crise de l’eau dans le continent africain, le responsable propose, entre autres, de mettre l’intercommunalité au service de l’eau, de maîtriser le cycle de l’eau, de « rendre la gouvernance aussi transparente que l’eau” ou encore d’optimiser les capacités de stockage.
Cette session de haut-niveau a connu la participation d’une panoplie de personnalités œuvrant dans le domaine de l’eau, ainsi que de plusieurs maires de villes africaines et marocaines.
Ce séminaire a mis en perspective, à l’horizon du 9-ème Forum de l’eau prévu en mars 2022 à Dakar, le rôle des maires et des élus dans le domaine de la sécurité hydrique en Afrique, sur la base des données et recommandations des deux nouveaux rapports de l’OCDE.
Avec MAP