La journée de la terre en Palestine, l’occasion de défendre le droit à un État indépendant
La commémoration de la 44ᵉ journée de la terre en Palestine intervient lundi et vient rappeler le massacre de Sakhnin (à une vingtaine de kilomètres au nord de Nazareth), perpétré par les forces de l’occupation lors de la grève générale du 30 mars 1976, qui se voulait une protestation contre l’exil de Palestiniens, la confiscation de leurs terres et la politique de judaïsation pratiquée par Israël.
Cette année, la commémoration coïncide avec la pandémie du nouveau coronavirus, laquelle n’a pas épargné la Palestine qui a enregistré jusqu’à aujourd’hui 104 cas confirmés, dont 1 décès et 18 guérisons, amenant ainsi le Comité supérieur palestinien à appeler les citoyens palestiniens à célébrer cette journée via seulement une série d’activités numériques et domestiques en raison des conditions de confinement impérieuses résultant de la propagation du Covid-19.
Une mesure exceptionnelle qui a pour objectif de préserver la perpétuation de la journée de la Terre, tout en sauvegardant la santé et la sécurité du peuple palestinien.
Toutefois, la colonisation et les agressions contre les Palestiniens se poursuivent en dépit de la propagation rapide du coronavirus et la déclaration par le président palestinien Mahmoud Abbas de l’état d’urgence sur l’ensemble des territoires palestiniens pour une durée de 30 jours
Dans son rapport hebdomadaire publié le 28 mars, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a indiqué que le gouvernement d’occupation israélien poursuit ses projets coloniaux, au moment où toute l’attention de la communauté internationale se focalise sur la lutte contre le Covid-19.
Les forces d’occupation ont présenté un plan visant à élargir la colonie illégale « Efrat », construite sur les terres des citoyens au sud et à l’ouest de Bethléem durant la période de quarantaine imposée, afin d’éviter tout opposition populaire à ce projet, relève le rapport, notant que ce plan vise à spolier une superficie de 56,9 hectares de terres agricoles dans plusieurs villages à Bethléem en vue de les transformer en terrains de construction.
Au même moment, poursuit le rapport, les forces d’occupation continuent leurs incursions dans les villes et les villages palestiniens, en plus de leurs campagnes d’arrestation contre le peuple palestinien qui se trouve obligé de respecter le confinement pour prévenir l’épidémie.
Par ailleurs, ce premier trimestre de l’année 2020 a aussi été caractérisé par l' »accord du siècle » que l’ambassadeur de Palestine au Maroc, Jamal Al-Shobaki, a qualifié de tentative de retirer à l’Autorité palestinienne sa souveraineté légitime sur les territoires palestiniens.
Cet accord a également été rejeté d’emblée par le président palestinien Mahmoud Abbas qui y voit un plan négligeant les droits légitimes des Palestiniens.
« Nous rejetons le plan israélo-américain » qui promet un « État fragmenté » pour les Palestiniens, avait affirmé M. Abbas devant une session du Conseil de sécurité des Nations unies, en présence notamment de son Secrétaire général, Antonio Guterres, appelant, de surcroît, la communauté internationale à « faire pression sur Israël » pour empêcher l’annexion des territoires palestiniens occupés.
En parallèle, un total 134 Palestiniens ont été tués et 15.000 autres blessés par les forces d’occupation israéliennes en 2019, dont la majorité dans des frappes aériennes, avait déploré devant le Conseil de sécurité, l’ambassadeur de la Palestine à l’ONU, Riyad Mansour.
« L’ampleur des blessés a poussé le système de santé, déjà débordé, de Gaza au point de rupture », a dit l’ambassadeur palestinien, signalant que la situation humanitaire y est « dramatique » et que les estimations de la Banque mondiale font état d’un chômage de 53 % et d’un taux choquant de 67 % chez les jeunes de Gaza.
La journée de la terre vient alors, au milieu de toutes ces situations cyniques et insoutenables, permettre au peuple palestinien d’exprimer encore une fois son attachement à sa terre et défendre légitimement le droit d’avoir un État souverain et indépendant avec comme capitale Al-Qods.