La justice décide la remis en liberté « provisoire » de Nabil Karoui, après deux mois de détention
La justice tunisienne a décidé, mercredi, la « remise en liberté provisoire » au président de « Qalb Tounès » et ancien candidat malheureux à la présidentielle de 2019, Nabil Karoui, après deux mois de détention.
« Le juge d’instruction près le pôle judicaire économique et financier a décidé la remise en liberté de Nabil Karoui sous caution de dix millions de dinars (plus de trois millions d’euros) », a précisé le porte-parole de cette juridiction, Mohsen Dali dans des déclarations à la presse.
Il a ajouté que Nabil Karoui devrait sortir de prison, une fois la caution versée à la trésorerie de l’Etat.
Karoui avait été arrêté le 24 décembre dernier pour « blanchiment d’argent et évasion fiscale ». De multiples procédures ont été ouvertes ces dernières années contre cet homme d’affaire.
La Cour de cassation avait ordonné, le 9 octobre 2019, la libération de Karoui, placé en détention le 23 août de la même année. La juridiction avait déclaré la requête déposée par le collectif de défense de Nabil Karoui recevable sur le fond et la forme.
La plus haute juridiction annule, de ce fait, la décision de la chambre d’accusation.
La défense avait indiqué que la Cour de cassation a ordonné la libération immédiate de Nabil Karoui ainsi que l’annulation de la décision de la chambre d’accusation de la Cour d’appel laquelle avait, le 1er octobre, refusé la remise en liberté de leur client et considéré « la procédure nulle et non avenue ».
L’organisation « I Watch » avait déposé une plainte le 2 septembre 2016 près le Pôle judiciaire, économique et financier contre les deux frères Karoui pour suspicion de blanchiment d’argent.
Le procureur près le Pôle judiciaire avait ouvert une enquête à la suite de cette plainte et décidé d’adresser plusieurs chefs d’accusation à Nabil et Ghazi Karoui dont celui de blanchiment d’argent.
Le juge d’instruction en charge de l’affaire a décidé de prendre des mesures préventives à l’encontre des frères Karoui, lesquelles concernent l’interdiction de voyage et le gel des avoirs.
L’arrestation de Nabil Karoui avait suscité une large polémique qui s’est accentuée suite à la proclamation, par l’instance électorale, en septembre 2019, des résultats du premier tour de la présidentielle et l’accès du candidat Nabil Karoui au deuxième tour, aux côtés de l’actuel président Kaïs Saïed.
( Avec MAP )