La justice paralysée : Les greffiers en grève pour la reconnaissance de leur statut
Les tribunaux du Royaume sont à nouveau perturbés alors que les greffiers et autres employés des services de greffe entament leur 3e jour de grève. Au cœur de leurs revendications : l’adoption tant attendue de leur statut fondamental. En effet, le ministère de la Justice avait signé un accord avec les syndicats partenaires concernant le contenu de ce statut, mais ils ont été surpris, quelques mois plus tard, de constater qu’il était impossible de le mettre en œuvre en raison des détails matériels qu’il comprend.
Le système judiciaire du pays fait face à une nouvelle vague de protestations. Les greffiers et le personnel administratif des tribunaux ont entamé une grève de 3 jours, plongeant les cours de justice dans une paralysie partielle. Cette action, loin d’être isolée, s’inscrit dans un mouvement de contestation qui dure depuis plusieurs mois. Le point central des revendications reste l’adoption du statut fondamental des greffiers. Ce document, censé définir leurs missions et fixer leurs indemnités, a été validé par le ministère de la Justice il y a 3 ans, mais n’a toujours pas été mis en œuvre. « Nous attendons depuis trop longtemps la reconnaissance de notre rôle crucial dans le fonctionnement de la justice, » déclare le porte-parole du Syndicat démocratique de la justice.
Outre ce statut, les grévistes demandent :
– L’instauration des 13e et 14e mois de salaire
– Des primes de fonction
– Des frais de représentation
– L’amélioration des conditions de travail dans les tribunaux
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Le Syndicat démocratique de la justice précise que les greffiers ont repris leurs activités depuis plusieurs mois et ont suspendu leurs luttes, dans l’espoir de trouver des solutions nécessaires à leurs revendications avec le gouvernement, après une compréhension de la part du ministère de la Justice et une coordination avec celui-ci pour répondre à ces demandes.
Malgré un accord conclu récemment entre les représentants syndicaux et le ministère de la Justice, aucun progrès significatif n’a été constaté. « Nous avions suspendu nos actions dans l’espoir d’un dialogue constructif. Malheureusement, le gouvernement reste sourd à nos appels, » explique le porte-parole. Cette grève ne manque pas d’avoir des répercussions sur le fonctionnement de la justice. De nombreuses audiences ont dû être reportées, causant des désagréments considérables pour les justiciables.
Face à cette situation qui s’enlise, la pression monte sur le gouvernement pour qu’il apporte des réponses concrètes. Les greffiers estiment que ces grèves pourraient se poursuivre au cours des prochaines semaines en raison de l’absence des indemnités promises. Les indemnités demandées par les greffiers des tribunaux de Casablanca comprennent l’augmentation de la prime spéciale, l’indemnité pour missions judiciaires, l’indemnité pour la tenue vestimentaire, ainsi que les indemnités pour les mois 13 et 14, afin d’éviter de perdre du temps judiciaire pour les justiciables et de mettre fin aux grèves au sein des tribunaux du Royaume.
Les professionnels expriment également leur mécontentement face à la dégradation et à l’usure des chaises, ainsi qu’à l’insuffisance du matériel de travail, comme les ordinateurs et les imprimantes, qui ont dépassé leur durée de vie. Ils mettent en avant la persistance des problèmes liés aux sanitaires et l’interruption des travaux d’agrandissement du tribunal. De plus, ils protestent contre le déficit alarmant en personnel par rapport au volume de dossiers et aux procédures administratives et quasi judiciaires, suite à la mise à la retraite de nombreux agents. Les conditions de travail inappropriées et les ingérences dans les attributions de la direction des greffes sont également pointées du doigt. Les greffiers appellent donc à la nécessité d’organiser de nouvelles réunions pour envisager la possibilité de futures grèves dans les semaines à venir.
Le ministère de la Justice n’a pas souhaité commenter l’affaire, se contentant de rappeler que « des discussions sont en cours pour trouver une solution équitable pour toutes les parties. » En attendant une résolution, les greffiers promettent de poursuivre leur mouvement. Une nouvelle réunion entre les syndicats et le ministère est prévue la semaine prochaine, laissant espérer une possible sortie de crise.