« La lutte contre la violence faites aux filles et aux femmes ne semble pas constituer de manière claire une priorité des politiques publiques » (CESE)
Le Conseil Economique Social et Environnemental et l’ONU Femmes ont organisé, le 16 décembre 2020, une table ronde virtuelle sur le thème « Ensemble, pour faire de l’élimination des violences à l’égard des filles et des femmes une priorité nationale ». Le CESE a considéré important de travailler sur ce sujet car il constitue un véritable problème de société.
Dans un avis, présenté à l’occasion de cette rencontre, le CESE a indiqué que la violence à l’égard des filles et des femmes constitue avant toute chose une « discrimination » et« une atteinte » à leurs droits fondamentaux et à leur dignité. Elle impacte les familles, particulièrement les enfants, par l’instabilité et l’insécurité qu’elle crée.
Cet avis, adopté à l’unanimité, le 26 novembre 2020, constate que les différents efforts déployés en vue de contrer la violence à l’égard des femmes, peinent toujours à avoir les effets escomptés à cause de plusieurs facteurs liés notamment à la place accordée à cette problématique en tant que priorité dans les politiques publiques, le cadre normatif national qui n’est pas pleinement conforme au référentiel du droit international et de nombreuses insuffisances et lacunes qui caractérisent la loi sur la violence faite aux femmes.
En effet, plusieurs études ont été réalisées sur ce sujet, notamment le HCP qui vient, tout récemment de publier une enquête sur la violence à l’égard des femmes. Il en ressort que près de 38% des femmes et 40% des hommes déclarent accepter la violence conjugale pour conserver la stabilité de leur famille. De plus, 21% des femmes et 25% des hommes affirment que le conjoint se réserve le droit de battre son épouse dans toute situation de sortie non autorisée par lui du domicile conjugal.
Avec une faible connaissance de la loi et du recours institutionnel et un système de protection qui est peu efficace, la lutte contre les violences faites aux femmes paraît difficile, selon Ahmed Réda Chami. Il a appelé, dans ce sens, de changer les mentalités et de lever les contraintes culturelles qui peuvent être handicapantes pour les femmes en quête d’autonomie, d’émancipation, de citoyenneté pleine et entière et de participation au progrès de la société.
Face à ces obstacles, le CESE a présenté une batterie de recommandations traduites en 6 orientations stratégiques. Il s’agit notamment de :