La Mauritanie supprime les taxes sur les légumes, inquiétude chez les consommateurs marocains
Dans un revirement de sa politique commerciale, la Mauritanie a annoncé l’abrogation des taxes sur les légumes importés du Maroc. Cette mesure, effective depuis le mercredi 1er mai, représente une bouffée d’oxygène pour les commerçants des deux pays, qui redoutaient les répercussions d’une augmentation des droits de douane instaurée au début de l’année.
Les exportateurs marocains, contraints auparavant de suspendre leurs livraisons vers la Mauritanie et d’autres marchés africains, expriment leur soulagement. La suppression des taxes constitue pour eux l’opportunité de renouer avec un marché africain en demande constante de leurs produits.
Néanmoins, cette décision présente un revers. Les consommateurs marocains, initialement soulagés par la diminution des prix des légumes sur le marché local, craignent à présent que la reprise des exportations n’entraîne une augmentation des tarifs. La suspension temporaire avait provoqué une surabondance, particulièrement pour les tomates et les oignons, et par conséquent, une baisse des prix.
Le ministère de l’Agriculture réfute toute corrélation entre cette baisse et les restrictions à l’exportation, mais les consommateurs y voient une preuve que les augmentations de prix des années antérieures étaient liées à des exportations excessives. Les fluctuations futures du marché des légumes au Maroc confirmeront ou infirmeront cette hypothèse.
Soulagement en Mauritanie et inquiétude chez les consommateurs marocains
Suite à cette décision, les consommateurs mauritaniens ont manifesté un profond soulagement à la suite de la décision d’éviter une surtaxation des légumes. Cette mesure est perçue comme un rempart contre l’inflation et une assurance de la disponibilité des produits essentiels.
Pour les agriculteurs et commerçants marocains, l’annulation des surtaxes représente une chance précieuse. Ils peuvent désormais accéder sans entrave au marché mauritanien, répondant ainsi à une demande africaine soutenue et ouvrant la voie à une expansion économique notable.
Malgré une baisse initiale des prix des légumes, la reprise des exportations engendre une inquiétude légitime chez les consommateurs marocains. Ils appréhendent une hausse imminente des prix, résultant directement de la réduction de l’offre sur le marché local. La suspension temporaire des exportations avait en effet généré une abondance de produits, en particulier pour les tomates et les oignons.
Le ministre de l’Économie mauritanien défend la nécessité de protéger la production locale par des mesures fiscales appropriées, face à une concurrence internationale renforcée. Cependant, cette position est remise en question par des membres éminents du Forum mauritanien de protection des consommateurs, qui militent pour une diminution des taxes douanières et un allégement fiscal, dans l’intérêt des consommateurs.
Cet équilibre précaire entre protectionnisme économique et libéralisation du marché continue d’alimenter un débat animé, reflétant les tensions entre les impératifs de croissance économique et les besoins des citoyens.