La modernisation aéroportuaire centrée sur le tourisme et la Coupe du Monde 2030

Le Maroc, un hub aérien en plein essor, se lance dans une vaste modernisation de ses infrastructures aéroportuaires. C’est une ambition à la hauteur de son dynamisme touristique et de son rêve d’accueillir la Coupe du Monde de football en 2030. L’Office National des Aéroports (ONDA), le maître d’œuvre de ce projet colossal, a dévoilé un plan d’investissement pharaonique de 12,3 milliards de dirhams pour la période 2025-2027. Un signal fort qui traduit la volonté du Royaume de se hisser au rang de plateforme aérienne incontournable dans la région.

Les aéroports marocains ont connu un véritable boom en 2023, accueillant 27,1 millions de passagers, soit 8% de plus qu’avant la pandémie et une augmentation de 31,5% par rapport à 2022. La tendance est à la hausse et les prévisions pour 2024 sont tout aussi optimistes avec un flux estimé à 30,1 millions de passagers, soit une croissance de 11% par rapport à l’année précédente. Face à cette croissance fulgurante, la modernisation des infrastructures s’avère indispensable pour répondre aux besoins d’un tourisme en pleine expansion, qui repose autant sur l’attractivité des destinations marocaines que sur la qualité des services aéroportuaires.

Le plan de modernisation vise à améliorer et à élargir la capacité d’accueil de plusieurs aéroports clés, tels que Mohammed V à Casablanca, Rabat-Salé, Marrakech, Agadir, Tétouan, Tanger, Fès et Al Hoceima. L’objectif est d’optimiser l’efficacité opérationnelle et d’offrir une expérience de qualité aux voyageurs internationaux. Ce plan ne se contente pas de répondre aux besoins actuels, il anticipe également les flux de passagers accrus qui accompagneront l’organisation du mondial de 2030.

Le secteur aérien est un moteur essentiel du développement économique et touristique du Maroc. Sa modernisation des aéroports s’inscrit dans une vision plus large de promotion du Royaume en tant que destination attractive et accessible, en phase avec les ambitions de Royal Air Maroc (RAM) et du ministère du Tourisme. En investissant dans des infrastructures de pointe, le Maroc vise à se démarquer des grands hubs de la région, tels que ceux de Dubaï et d’Istanbul. L’ambition est claire : devenir un acteur clé de l’aviation internationale et capter une part croissante du trafic aérien mondial.

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Le rapport de l’ONDA va plus loin et évoque une possible réforme institutionnelle du secteur aérien marocain, avec la transformation de l’office en société anonyme. Cette évolution, qui permettrait à l’ONDA d’avoir plus d’autonomie dans la gestion de ses opérations, ouvrirait le secteur aux investissements privés. En favorisant les partenariats public-privé et en encourageant la création de filiales pour les activités commerciales, cette réforme vise à optimiser la gestion des aéroports et à dynamiser le financement des futurs projets. Un modèle de gouvernance modernisé offrirait à l’ONDA une flexibilité accrue pour saisir des opportunités d’investissement et améliorer la qualité de ses services.

Les perspectives financières de l’ONDA pour 2024 sont prometteuses. L’office prévoit un bénéfice net de 722 millions de dirhams, soutenu par un volume total d’investissement dépassant 1,77 milliard de dirhams. Cette solidité financière permettra à l’ONDA de concrétiser ses projets de modernisation et de garantir une croissance durable. Les retombées économiques de ces investissements ne se limiteront pas au secteur de l’aviation. Elles bénéficieront aux acteurs du tourisme, des services et des infrastructures, contribuant ainsi à renforcer le tissu économique national.

La candidature maroco-ibérique pour l’accueil de la Coupe du monde 2030 est une opportunité historique pour le Maroc de démontrer son savoir-faire en matière d’infrastructures et d’organisation. La modernisation des aéroports est un élément crucial de cette ambition, car elle permettra au Royaume d’accueillir des milliers de supporters et de visiteurs internationaux dans des conditions optimales. Ce défi logistique, qui exige une capacité d’accueil accrue et une fluidité optimale dans le traitement des passagers, impose une gestion rigoureuse et une anticipation des besoins spécifiques liés à cet événement mondial.

Le Maroc ne voit pas la Coupe du monde 2030 comme une fin en soi, mais plutôt comme un tremplin pour le développement de son secteur touristique. Le pays s’est fixé des objectifs ambitieux : attirer plus de 30 millions de touristes dans les prochaines années, avec un impact direct sur les recettes touristiques, l’emploi et le développement régional. Les investissements actuels dans les infrastructures aéroportuaires permettront d’accompagner cette croissance, tout en offrant aux voyageurs une expérience de qualité et en garantissant des normes de sécurité et de confort alignées aux standards internationaux.

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