Analyse des caractéristiques de la nation et de l’État au Maroc

Dr Charles Saint-Prot

Il ne m’appartient évidemment pas de m’immiscer dans les af­faires marocaines ou de jouer les donneurs de leçons. Il y a assez de gens qui le font, et souvent, d’une manière bien intempestive. Je sou­haite simplement proposer une ré­flexion sur les racines, les origines et, surtout, les caractéristiques his­toriques de la nation et de l’État ma­rocains.

Au Maroc comme ailleurs, parce qu’il « ne s’agit pas de refaire le monde, mais juste de faire évoluer son pays vers de meilleurs hori­zons sans pour autant le détruire et le plonger dans l’inconnu », l’essentiel consiste à poursuivre la construction d’une nation moderne et à devenir un pays émergent, tout en s’appuyant sur ses fondamen­taux. Il faut donc s’interroger sur ces fondamentaux. Pour cela j’in­sisterai sur deux points qui me pa­raissent essentiels. Le premier point est que le Maroc est un État-nation. Le second point est que le Maroc doit suivre les lois de la politique marocaine.

Un État-nation né de l’Histoire

Ma première remarque porte donc sur le fait que le Maroc est un État-nation né de l’Histoire.

Comme toutes les nations, le Royaume se comprend à travers son histoire et sa géopolitique propres. C’est ainsi que l’État marocain d’au­jourd’hui reste le produit d’une longue histoire qui commence au moins en 788, un siècle après l’islamisation, avec l’intronisation d’un descendant du prophète, un petit-fils de Fatima et d’Ali. Idriss Ibn Abdallah, venu de la péninsule arabe, ralliera les tribus au­tour de Volubilis, épousera une fille de notable local et inaugurera la dynastie des Idrissides, la première d’une sé­rie de dynasties royales (Idrissides, almoravides, Almohades, Mérinides, Saadiens et Alaouites depuis le XVIe siècle) qui vont « faire le Maroc ».1

Pour bien saisir la réalité de ce pays, et plus généralement toute celle du Maghreb, il faut toujours avoir à l’es­prit cette phrase du maréchal Lyautey :

« Alors que nous nous sommes trouvés en Algérie, en face d’une véritable pous­sière de mini principautés… au Maroc, au contraire, nous nous sommes trouvés en face d’un empire historique indépen­dant, jaloux à l’extrême de son indé­pendance, rebelle à toute servitude, qui jusqu’à ces dernières années, faisait en­core figure d’État constitué avec sa hié­rarchie de fonctionnaires, ses représen­tants à l’étranger, hommes d’une culture générale qui ont traité d’égal à égal avec les hommes d’État européens».2

Une nation donc.

  • Une nation

Être des nations façonnées par l’Histoire n’est pas rien. Cela permet de distinguer les principes fondamen­taux qui guident l’action des dirigeants depuis des siècles. Cela permet aussi de mettre en relief les options spéci­fiques, les constantes et naturellement les variables qui confèrent à l’État sa légitimité historique.

À vrai dire, le Maroc est l’une des plus anciennes nations constituées du monde. Depuis le IXe siècle, le seul État qui, d’une façon ou d’une autre, a constamment affirmé sa souveraineté entre la Méditerranée et le fleuve Séné­gal est le Royaume du Maroc dont les dynasties ont eu un lien particulier avec les régions sahariennes.3 Tels sont les faits : il n’y a jamais eu d’autres formes de souveraineté dans ces régions que celle des Sultans marocains.

Une nation ne se définit pas seule­ment par la citoyenneté ou l’occupa­tion d’un même territoire, mais aussi par la prise de conscience commune d’un destin partagé et d’une identi­té propre pour prendre sa place dans l’Histoire. C’est la nation qui donne à l’homme sa dignité en lui permettant d’être non seulement un animal social mais plus encore un animal historique. Dès lors, la politique n’a pas pour ob­jet de servir les intérêts de groupes particuliers, les ambitions d’un seul ou les chimères des idéologues, c’est simplement la recherche des moyens qui permettent à la nation de prospérer et de conserver sa souveraineté. C’est la mission de l’État.

  •  Un État

La finalité de l’État vise à garantir l’intangibilité de ce que les rois capé­tiens appelaient le pré carré, c’est-à-dire l’intégrité territoriale, et à préser­ver l’unité nationale, laquelle n’exclut évidemment pas la diversité qui est une richesse.

 Dans ces conditions, l’État qui va prendre en main les destinées du pays libéré en 1956, après la fin des protectorats français et es­pagnol, n’est évidemment pas créé de toutes pièces mais il est tout simplement le successeur des ins­titutions makhzéniennes vieilles de douze siècles.

C’est pourquoi, sauf à courir le risque d’atteindre un haut degré d’amphigouri, il convient d’étudier les caractéristiques historiques de l’État marocain.

L’un des tout premiers actes de la dynastie des Idrissides avait été la fondation de la ville de Fès, pro­mue au rang de capitale en 809. Dès lors, le pouvoir central se trouvait spatialisé puisque la capitale sym­bolisait concrètement la création de l’État. Dès le IXe siècle, le pou­voir « est également matérialisé par l’existence d’une armée et d’un personnel politique qui constituent les embryons d’un gouvernement central ».4

Le roi Hassan II se plaisait à ré­péter que « les Rois ont fait le Ma­roc ». A bien des égards, l’oeuvre des souverains marocains rappelle la lutte millénaire des Rois de France contre les féodalités et les agents de la dissolution. Il est d’ailleurs possible d’observer au Maroc comme en France le même phénomène, à savoir que la stabilité du pays et le bien commun ne progresseront qu’avec l’affermissement de l’autorité de l’État royal et la suprématie de la loi. À l’opposé, l’abandon de la pleine souveraineté de l’État ou son affaiblissement conduiront constamment à la résurgence des immuables forces pulvérulentes de dissolution, à l’arrogance des sectes ou des groupes d’intérêts particuliers, bref de tout ce qui en­courage la fitna, cette déchirure qui vise à rompre l’unité de la commu­nauté.

Comme tout État, le Makhzen a eu pour but de s’assurer du contrôle du plus vaste territoire possible. Comme pour tout État, ce pouvoir central a connu, au fil des siècles, des fortunes diverses. Dans ses pé­riodes d’affaiblissement, les tribus des régions les plus éloignées ou les plus difficiles d’accès ont été plus ou moins autonomes. Il n’en a pas fallu plus pour nourrir toute une lit­térature coloniale qui a inventé une « Berbérie imaginaire », faisant fi des douze siècles d’existence de la nation marocaine. La pensée colo­niale a inventé la distinction entre un bled el Makhzen, plutôt arabe et soumis à l’autorité du pouvoir central, et un bled el siba, plutôt berbère et région de l’insoumission ou de l’anarchie. Cette distinction s’est appuyée sur ce que le Roi Hassan II stigmatisait comme « des connaissances ethniques et linguis­tiques douteuses, mais surtout sur des féodaux sans scrupules, des oulémas aux idées rétrogrades et des cheikhs de confréries dont le prétendu mysticisme masquait une roublardise trop connue ».5

Qu’il y ait au Maroc – comme partout – des forces de division ne suffit pas à nourrir le mythe d’une division nationale.

Par ailleurs, depuis des siècles, et plus particulièrement depuis 1956, l’État marocain a toujours su allier le pragmatisme et une vision très précise de la modernisation de cette nation qui fait désormais partie du groupe des pays émergents. Engagé sous l’impulsion du Roi Moham­med VI, dans de grands chantiers de réformes et de restructuration fondamentales, le Maroc en marche doit aujourd’hui imaginer une nou­velle relation avec le territoire de façon à mieux articuler les collec­tivités locales et faire des régions des outils de développement éco­nomique et social.

On l’aura compris, il ne s’agit évidemment pas de démanteler l’État et la nation au nom d’une prétendue « postmodernité » qui n’est qu’une illusion idéologique. Au contraire, parce que l’Histoire continue, la nation reste irrempla­çable parce qu’elle constitue le plus vaste des cercles naturels de communauté sociale.

 

  L’abandon de la pleine souveraineté de l’État ou son affaiblissement conduiront  constamment  à la résurgence  des immuables forces pulvérulentes  de dissolution.

 

Quant à l’État, il est loin d’avoir perdu toute légitimité –notamment pour ce qui concerne sa mission de veiller au respect de la soli­darité et de l’intérêt général face aux égoïsmes particuliers- ni tout moyen d’action face à une mon­dialisation dont on peut désormais mesurer les limites. Dès lors, c’est une ardente obligation de redou­bler d’efforts pour construire l’État moderne, à la fois arbitre et inno­vateur, dont la nation marocaine a besoin pour poursuivre sa marche historique et préserver sa souverai­neté.

  • Un modèle institutionnel spé­cifique

Le Maroc est une vieille nation. Depuis plus de douze siècles, il a forgé son identité au sein de la riche civilisation arabo-musulmane. Par conséquent, il a son propre modèle institutionnel, conforme à sa spéci­ficité et combinant, heureusement, des principes du droit public isla­mique, notamment celui de la dé­mocratie consultative organisée par la choura, son expérience nationale et les apports utiles d’autres sys­tèmes car le Maroc ne vit évidem­ment pas en vase clos.

En outre, il convient de souligner que la monarchie marocaine a tou­jours été réformatrice. Et cela d’au­tant plus qu’elle se réfère à l’école malikite de l’Islam, laquelle a pour principale caractéristique de refu­ser le conservatisme aveugle et de prôner l’effort d’adaptation, l’ijti­hâd, conformément à l’intérêt gé­néral (maslaha).

Depuis des siècles, l’État ma­rocain a toujours privilégié une démarche empirique, alliant le pragmatisme à une vision très pré­cisée de la modernisation. Dans les temps modernes, les sultans Mo­hammed IV et Hassan II furent des réformateurs convaincus qui ten­tèrent de mettre en place de nom­breuses mesures économiques, so­ciales, financières, administratives et militaires. Après la libération, en 1955, le roi Mohammed V entreprit de placer le pays sur les rails du renouveau et du progrès, en parti­culier en jetant les bases d’institu­tions modernes dans le cadre d’une monarchie démocratique.6

C’est dans ce contexte qu’il convient d’apprécier les évolutions actuelles.

Des lois propres qui sont le cadre des évolutions

L’évolution constitutionnelle ne peut que prendre en considération les grandes constantes de la nation marocaine ; ce qu’on pourrait ap­peler les lois fondamentales de la politique marocaine.

  • Quelles sont ces lois ?

Le célèbre politologue français Charles Benoist a exposé que pour toute nation, il y a le constant, le permanent, ce qui ne change pas, « ce qui n’est ni vieux ni neuf mais perpétuel ».7

En effet, la politique est très exactement une science, elle ne doit en rien obéir aux billevesées idéo­logiques, à l’improvisation ou aux calculs conjoncturels. La politique suit des règles séculaires transcen­dant les événements conjoncturels, elle suit des lois s’identifiant à la vie nationale qui a ses nécessités auxquelles la politique doit satis­faire.

Ces lois sont non écrites mais supérieures à toutes les constitu­tions écrites. Parfois, d’éminents constitutionalistes ont la naïveté de croire que leurs travaux ont la solidité des Tables de la Loi, un caractère supérieur à tout, alors que nous connaissons bien leur as­pect purement conjoncturel, donc éphémère. Bien qu’on ait certains constitutionnalistes, les lois fonda­mentales de la politique d’une na­tion sont supérieures parce qu’elles s’inscrivent dans le temps long. Elles concernent les rapports né­cessaires avec la géographie, la dé­mographie, la psychologie, la façon de vivre, la croyance et l’histoire d’une nation.

Ces lois sont supérieures parce qu’elles concernent les rapports nécessaires avec la géographie, la démographie, la psychologie, la fa­çon de vivre, la croyance et l’his­toire d’une nation.

 

  Depuis 1956,  l’État marocain  a toujours su allier  le pragmatisme  et une vision  très précise  de la modernisation.

 

Dans son Essai sur le principe générateur des constitutions poli­tiques (1814), Joseph de Maistre écrit :

« Une des grandes erreurs du siècle qui les professa toutes fut de croire qu’une constitution poli­tique pouvait être écrite et créée a priori ; tandis que la raison et l’ex­périence se réunissent pour établir … que ce qu’il y a précisément de plus fondamental et de plus essen­tiellement constitutionnel dans les lois d’une nation ne saurait être écrit. »

Ce qu’affirme de Maistre c’est déjà la leçon éternelle d’Antigone, laquelle face à un Créon représen­tant ici la loi écrite, rappelle la supériorité des lois suprêmes que personne ne peut abolir. Charles Maurras expose que c’est Antigone qui « incarne les lois très concor­dantes de l’Homme, des Dieux, de la Cité »8. Et Créon est châtié pré­cisément parce qu’il a voulu s’af­franchir des lois fondamentales.

 Pour ce qui concerne les lois fon­damentales de la politique maro­caine, celles-ci sont bien précises :

– La sauvegarde de l’Islam ortho­doxe, de rite malikite, combinant harmonieusement tradition et pro­grès,

– La prééminence du Souverain et Commandeur des croyants qui est le meilleur garant de la tradition is­lamique face à toutes les déviations ou aux interprétations extrémistes ;

– La préservation de l’indépen­dance d’un pays où l’on est plus que tout attaché aux libertés;

– L’intégrité territoriale de Tan­ger à la frontière mauritanienne ; ce qui implique de déjouer le complot séparatiste portant atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc et à son rôle dans la région.

– Le rôle spécifique du Maroc comme espace de transmission avec le sud du Sahara, l’Afrique noire, et comme pivot néces­saire entre le monde européen et l’Afrique subsaharienne ;

– La sauvegarde de l’unité en évitant de laisser s’installer toute déchirure (fitna) au sein de la com­munauté car selon l’Islam la fitna est le pire des fléaux ;

– La recherche du bien commun qui exige de limiter l’action des factions en consolidant un État in­dépendant des intérêts particuliers, doté de l’autorité et de la durée.

Et – au-dessus de tout parce que condition de tout – l’unité nationale et la continuité historique qui sont incarnées par la monarchie, la gar­dienne vigilante et l’exécutante de ces lois.

  • La monarchie

Il faut encore souligner la cen­tralité du régime monarchique car c’est l’institution monarchique qui protège l’identité marocaine et la pérennité de la nation. Elle garantit l’intégrité de l’Islam du juste mi­lieu, les libertés fondamentales et les intérêts supérieurs de la nation. Elle réunit l’indispensable consen­sus – c’est-à-dire « le consentement profond, l’adhésion de l’ensemble d’une population vivant dans un cadre déterminé à un type de pou­voir », qui assure la légitimité d’un État.

Parce qu’un roi c’est d’abord un homme qui voit loin et bénéficie de la continuité, la monarchie maro­caine fut –de tout temps– le prin­cipal acteur du progrès et du déve­loppement face aux conservatismes de toute sorte.

C’est pourquoi, dans son discours du 9 mars 2011, le Roi a insisté sur le fait que la réforme devait se caler sur les constantes sacrées et intan­gibles du Maroc, c’est-à-dire :

– l’Islam,

– la Commanderie des croyants,

– le régime monarchique,

– la sauvegarde de l’unité natio­nale et celle de l’intégrité territo­riale.

C’est tout ce qui est contenu dans la Constitution de 2011, la­quelle est sans doute trop longue et un peu bavarde mais, pour l’essen­tiel, a le mérite de retranscrire les lois fondamentales du Maroc parce qu’elle doit veiller à préserver l’hé­ritage authentique du pays.

Dans ces conditions, quand on examine le processus de réforme, il est clair qu’il faut parler d’évolu­tion dans la continuité.

C’est-à-dire qu’il faut répu­dier catégoriquement la fausse dichotomie entre tradition et mo­dernité. Il n’y a pas d’opposition entre la tradition et le progrès car c’est bien la tradition qui entre­tient les raisons de sa persévérance nationale, c’est elle qui permet d’identifier les potentialités de re­nouveau et de modernisation, tout en permettant d’être rattaché à un socle solide.

Conclusion

Force est de constater que le Maroc poursuit une évolution tranquille dans le cadre d’une mo­narchie réformatrice, qui bénéficie de la continuité et peut, par consé­quent, ouvrir de grands chantiers d’avenir.

Pour être clair, je répète qu’il faut se méfier de l’imitation aveugle proposée par des gens qui sont sou­vent plus prisonniers des passions idéologiques et des modes et, du coup, n’ont pas une juste analyse de la réalité.

Dans ces conditions, tout ce que je peux souhaiter pour le Maroc c’est d’éviter les débats stériles sur le choix d’un modèle étranger. C’est ce que prône le Roi Moham­med VI quand il invite à consolider un modèle maroco-marocain.

Pourquoi un modèle purement marocain?

Pour la simple raison qu’il n’existe pas un prêt-à-gouverner comme il peut y avoir un prêt-à-porter. Il n’existe pas de recette miracle, de panacée applicable n’importe où. Un système institu­tionnel n’est pas transposable d’un pays à l’autre. Cela est d’autant moins possible lorsqu’il s’agit de vieilles nations, avec leurs fortes identités forgées par l’Histoire et un vivre-ensemble de plusieurs siècles. Ce qui est le cas du Maroc qui est une nation vieille de plus de douze siècles.

C’est précisément à la réalité na­tionale que ne cesse de renvoyer le Roi Mohammed VI, et cela est bien naturel puisqu’il en est le déposi­taire.

Il ne faut donc pas faire preuve d’une imitation aveugle à l’égard de modèles étrangers peu adaptés à la situation marocaine. Plutôt que cette imitation, ce taqlid, il faut un effort d’adaptation (un ijtihâd) qui, dans ses éléments comme dans ses modalités, met en relief de façon particulièrement sensible ce que l’on peut appeler l’exception ma­rocaine.

Les défis consistent aussi à pour­suivre l’effort remarquable en matière de développement écono­mique, avec de grands projets vi­sionnaires (je pense aux énergies nouvelles, à la montée en puissance des régions méditerranéennes au­tour de la grande réalisation de Tanger-Med, à la régionalisation avancée), sans oublier le progrès social qui est, bien sûr, une priorité.

La construction d’un pays mo­derne exige du travail, de la pa­tience, de l’opiniâtreté, une bonne entente nationale, un État de droit, de l’ordre et une vision à long terme. C’est tout ce dont dispose le Maroc et c’est son capital le plus précieux.

Aujourd’hui, au regard des in­certitudes ou des désordres qui perturbent le monde arabe, de l’Al­gérie et de la Tunisie jusqu’au Yé­men, on ne peut qu’apprécier à sa juste valeur l’exception marocaine, c’est-à-dire le fait que le Royaume du Maroc est un État stable et sur la voie d’un développement glo­bal. Là où d’autres s’agitent en tous sens, tâtonnent ou sont frappés d’une sorte de paralysie cadavé­rique, le Maroc poursuit son évo­lution dans la stabilité. Il fait partie du petit nombre de ceux qui pro­gressent, que ce soit sur le plan de la consolidation de l’État de droit ou sur celui du développement.

Cette exception est sans aucun doute due à la vision prospective et stratégique du Roi Mohammed VI, et au consensus réalisé autour de sa personne. Dans sa sagesse, le peuple marocain sait combien la monarchie est une condition de l’unité nationale – de Tanger à La­gouira -, du respect des intérêts du Maroc sur la scène internationale et des progrès du pays.

Tout cela s’accomplit dans le cadre d’une institution monar­chique qui est fondamentalement réformiste et qui a pour objectif un plus grand développement poli­tique, social, économique. En réa­lité, c’est la monarchie qui est à la fois le symbole et le garant de cette exception marocaine qu’il faut pré­server et consolider.

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