La participation d’un tortionnaire au sommet UE-UA relève de la responsabilité «première» de l’Union européenne
Par Taieb Dekkar (*)
Le Sommet UE-UA, qui s’est ouvert jeudi à Bruxelles, soulève à nouveau la question de la participation d’un criminel de guerre, chef d’une bande terroriste, domiciliée dans la région de Tindouf en Algérie.
S’il avait participé au dernier Sommet d’Abidjan, sur le territoire africain, sa présence à Bruxelles reste, par contre, tout de même énigmatique. Aucun pays de l’Union européenne ne reconnait la république des tentes de Tindouf, comme d’ailleurs les Nations unies, qui auraient du fournir un argument au vieux continent, pour s’opposer à la présence de Brahim Ghali. D’autant plus que l’Union européenne a récemment soutenu, par la voix de son représentant aux Nations unies, l’autonomie proposée par le Royaume pour le règlement de la question du Sahara marocain, qu’elle plaide auprès de la justice européenne pour la validité de l’accord agricole entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne, que certains pays membres de l’Union
reconnaissent l’autonomie comme un moyen de règlement de ce conflit artificiel, crée et entretenu par la «Nouvelle Algérie» et l’ancienne.
Que la commissaire européenne chargée de la politique extérieure (Allemagne), que le président du conseil européen, Charles Michel (Berlge), que le président en exercice de l’Union européenne, Emmanuel Macron (France), laissent entrer dans l’enceinte de l’Union européenne, le président d’un Etat fictif et virtuel, qui n’est pas membre des Nations unies, qui n’a pas les attributs d’un Etat (territoire, souveraineté), qui élit domicile dans les tentes dans la région de Tindouf, cela a de quoi nous rendre perplexes.
Certains pays africains, notamment l’Egypte, avaient refusé, en l’an 2000, lors du premier sommet, l’accès à son territoire de ce prétendu président, en réservant la participation aux seuls pays membres des Nations unies.
L’Union européenne, d’autant plus que le sommet se tient sur le territoire européen d’un pays qui ne reconnait pas la RASD, aurait pu adopter le format du Caire (sommet tenu en 2000), qui réserve la participation aux pays membres de l’ONU. L’Union européenne aurait du refuser à ce titre l’accès au territoire européen de cet intrus, qui faisait l’objet de poursuites judiciaires pour crimes de guerre, dans un pays européen.
L’Union européenne avait affirmé qu’elle n’avait pas invité le président de la RASD à ce sommet ! L’Union africaine, qui est présidée par le président sénégalais, a-t-elle adressé l’invitation à la RASD ? Cela nous étonne. Les pays membres de l’Union africaine auraient-ils besoin d’invitations pour se rendre à Bruxelles ? A priori, Non ! Parce qu’au sommet d’Abidjan, en côte d’ivoire, au mois de Novembre 2017, et sous pression d’Alger, une note de la présidence du conseil africain avait engagé la Côte d’ivoire à garantir «la participation de tous les états membres». C’est l’année durant laquelle le Royaume venait de réintégrer l’Union africaine (Janvier 2017).
Toutefois, plusieurs forums internationaux avaient refusé la présence de la RASD, sauf dans le cas de certains pays africains alliés de l’Algérie, qui en ont imposé la participation.
Toutefois, la présence et la participation de ce chef de bande terroriste, qui fait la guerre au Maroc, et dont il rend compte tous les jours, via ses réseaux de communications et via l’agence de presse algérienne (APS DZ), depuis maintenant plus d’un an, une guerre contre un pays lié à l’Union européenne par un accord d’association, relève des prérogatives et de la responsabilité de l’Union européenne qui, seule, aurait pu s’y opposer et refuser qu’il foule le territoire européen.
Il faut avouer que la position de l’Union européenne, dans cette affaire, contestée d’ailleurs par certains députés européens, reste teintée d’opacité et d’ambiguïté. Il ne suffit d’affirmer que l’Union n’avait pas invité cet individu et qu’elle ne reconnait pas la RASD. Il ya lieu d’en apporter la preuve sur le terrain, en interdisant à cet intrus de fouler le sol de l’Union européenne, avec un passeport algérien, confectionné, suivant les circonstances, avec une multiplicité des identités. La décision de l’Union européenne est empreinte de confusion. Cette situation est considérée comme un recul de la diplomatie européenne. A quand l’expulsion de la RASD de l’Union africaine ! Le Maroc devrait s’y activer.
(*) Journaliste et écrivain