La Pologne met ses services d’urgence et de sécurité en alerte maximale
La Pologne a mis ses services d’urgence et de sécurité en état d’alerte maximale, mercredi, au lendemain de la chute d’un missile, dont l’origine n’a pas été déterminée avec certitude, sur un village polonais près de la frontière avec l’Ukraine, tuant deux personnes.
« Avec le ministère de l’Intérieur, nous avons mis en état d’alerte maximale tous les services : police, gardes-frontières, pompiers. D’autres services, dont des services spéciaux, ont également été mis en alerte renforcée en ce moment particulier« , a annoncé le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, cité par les médias locaux.
Les autorités polonaises ont également décidé de renforcer le contrôle de l’espace aérien national, suite à la chute du projectile sur le village de Przewodow, selon Morawiecki.
« Nous avons décidé de mettre des unités distinctes des forces armées polonaises en état d’alerte renforcée, en accordant une attention particulière à la surveillance de l’espace aérien, » a relevé le Premier ministre polonais, précisant que cette surveillance « sera menée en mode renforcé, de concert avec nos alliés ».
Dans la nuit de mardi à mercredi, le président polonais Andrzej Duda a souligné qu’il n’y avait à ce stade pas de « preuve univoque » sur l’origine du tir, ajoutant toutefois que le missile était « très probablement de fabrication russe ».
Dans la foulée de l’incident, l’ambassadeur de Russie en Pologne a été convoqué au ministère polonais des Affaires étrangères, où il a reçu une note décrivant le point de vue de Varsovie sur l’incident.
La Russie, accusée par l’Ukraine d’avoir tiré les projectiles en question, a réfuté son implication dans l’incident. Ainsi, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a relevé que Moscou n’était en aucune façon responsable de l’incident.
« En ce qui concerne l’incident en Pologne, la Russie n’a rien à voir avec cela. Et ici, les choses doivent être appelées par leurs noms », a indiqué le porte-parole, répondant aux questions des médias étrangers.
De son côté, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a annoncé sur sa chaîne Telegram, l’équivalent de Whatsapp, que le « ministère russe des Affaires étrangères fera prochainement une déclaration » sur les accusations ukrainiennes.
Le porte-parole du ministère russe de la défense, Igor Konachenkov, a déclaré, pour sa part, que l’armée russe a effectué « des frappes de haute précision uniquement contre les cibles ukrainiennes », à au moins 35 kilomètres de la frontière entre l’Ukraine et la Pologne.
« Les frappes de haute précision ont été menées uniquement sur le territoire ukrainien et à au moins 35 kilomètres de la frontière entre l’Ukraine et la Pologne », a-t-il déclaré en écho à d’autres responsables russes qui avaient très vite démenti toute implication de Moscou dans l’incident.
Le ministère russe de la Défense a également réagi, qualifiant les déclarations ukrainiennes et étrangères concernant la chute de « missiles russes » à Przewodow, en Pologne, de « provocation délibérée ».
« Les déclarations de différentes sources ukrainiennes et de responsables étrangers sur la chute de missiles prétendument russes dans la localité de Przewodow sont une provocation délibérée visant à escalader la situation », a indiqué le ministère dans un communiqué.
Selon la même source, les experts du complexe industriel de la Défense russe ont analysé les photographies des débris retrouvés en Pologne et ont conclu que ceux-ci appartenaient à un « missile guidé antiaérien des systèmes de défense antiaérienne S-300 des forces armées ukrainiennes ».
La piste d’un missile ukrainien a été évoquée par le président américain Joe Biden à l’issue d’une réunion d’urgence des partenaires du Groupe des sept (G7) et de l’Otan en marge du sommet du G 20 à Bali.
« Du point de vue de sa trajectoire (missile), il est peu probable qu’il soit tiré depuis la Russie », a-t-il dit, en soulignant qu’il s’agissait d’informations préliminaires.
Même son de cloche chez la ministre belge de la défense, Ludivine Dedonder, selon laquelle un système de défense anti-aérien ukrainien pourrait être à l’origine de l’incident.
« Selon les informations actuelles, les frappes en Pologne pourraient être le résultat des systèmes de défense anti-aérien ukrainiens. Des débris de missiles russes et d’un missile anti-aérien ukrainien auraient atterri en Pologne, mais ceci doit encore être confirmé par l’analyse en cours », a-t-elle indiqué sur son compte Twitter.
Dans des déclarations à la presse, mercredi à Varsovie, le président polonais Andrzej Duda a indiqué qu' »il est très probable que le missile ait été fabriqué en Union soviétique » et qu’il s’agirait du modèle S-300.
Avec MAP