La présidente du Parlement européen alerte sur des « mouvements migratoires de masse » en provenance d’Afrique
Après avoir accueilli à bras ouverts des millions de réfugiés ukrainiens, les dirigeants européens s’alarment d’une vague migratoire nourrie par le choc alimentaire qui risque de frapper l’Afrique.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola (photo), a mis en grade, le mercredi 31 août, contre des « mouvements migratoires de masse » vers l’Union européenne (UE) en raison de l’exacerbation de la crise alimentaire en Afrique.
« Ma préoccupation à long terme est que les problèmes logistiques que nous avons dans le transport des céréales, de la nourriture, des approvisionnements, des engrais, entre autres, vers les pays africains resteront un grand défi. Ce qui signifie que ce ne sera pas seulement une crise énergétique, mais aussi une crise de la faim, une crise alimentaire en Afrique », a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à l’agence de presse portugaise Lusa.
« L’UE doit se préparer à ce qu’il y ait des mouvements migratoires de masse vers l’espace européen », a-t-elle ajouté.
La présidente du Parlement européen a d’autre part averti contre le risque d’une montée en puissance des partis politiques populistes qui pourraient instrumentaliser la question migratoire lors des prochaines élections prévues dans certains pays européens, dont l’Italie.
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« Il faut éviter les discours populistes qui entraînent immédiatement une instabilité politique. Il y aura certainement des partis politiques qui profiteront et utiliseront des questions comme la migration pour, disons, tirer profit de la frustration croissante », a-t-elle dit.
L’UE a accueilli depuis fin février plus de 5 millions de réfugiés ukrainiens fuyant l’invasion russe, leur accordant des autorisations de séjour et une protection temporaire dans n’importe quel pays de l’UE. Cet accueil contraste avec celui réservé aux migrants et réfugiés d’autres nationalités. Ce qui a amené plusieurs ONG, activistes et personnalités publiques à dénoncer « une solidarité à géométrie variable », « une logique raciste » et « une politique de deux poids deux mesures » dans un monde inégalitaire et déchiré par les conflits.
En avril dernier, le chef du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, avait demandé à l’UE de « se montrer généreuse et accueillante envers les autres migrants et réfugiés qui frappent, en détresse, à ses portes, comme elle l’a fait avec les réfugiés ukrainiens ». Cette déclaration a été faite suite à la mort de 90 migrants africains dans les eaux internationales de la Méditerranée, après avoir quitté la Libye à bord d’une embarcation surpeuplée.
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