La primauté de la loi et la suprématie du droit, cheval de bataille du pouvoir judiciaire
La primauté de la loi, la suprématie du droit, la préservation des acquis, la lutte contre la corruption sous toutes ses formes et la garantie des droits et de libertés constituent un véritable cheval de bataille du pouvoir judiciaire, a souligné, lundi à Marrakech, le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et premier président de la Cour de cassation, Mustapha Fares.
Intervenant à l’ouverture du 61è Congrès de l’Union internationale des magistrats (UIM), placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI et organisé par l’Amicale Hassania des Magistrats, Fares a indiqué que la clé du succès de cette bataille est de changer les mentalités pour qu’elles tiennent compte des dernières nouveautés et œuvrent à travailler en équipe selon le poste et les responsabilités de chacun.
« Ces mentalités doivent comprendre que ce sont les juges qui mènent quotidiennement des batailles pour assurer la sécurité et la paix pour tous, consacrent plus de temps et d’efforts et sacrifient de leurs droits et ceux de leurs familles afin de garantir les droits d’autrui et de protéger leurs libertés« , a-t-il fait savoir.
Dans ce cadre, il a précisé qu’ »il n’y a pas de démocratie sans un pouvoir judiciaire indépendant, fort, compétent et impartial« , notant qu’il est « difficile, aujourd’hui, d’instaurer la confiance dans un monde en mutation rapide, avec des concepts en évolution et des problèmes complexes » qui suscitent beaucoup de confusion et d’ambiguïté, et qui exigent clarté, impartialité, transparence et gestion d’équilibre, ainsi que l’établissement d’une coopération entre les pouvoirs et la lutte contre les diverses influences, avec rigueur et vigilance, au service de la justice et en consécration des valeurs et éthiques judiciaires.
Fares n’a pas manqué de relever que tous les juges sont désormais appelés à répondre aux grandes questions juridiques, d’organisation et du droit de l’Homme, ainsi que celles d’ordre économique, social, culturel et moral précis et complexe, poursuivant que ces juges sont aussi tenus de créer un système judiciaire fort, indépendant, qualifié et ouvert sur son environnement national et international, qui est capable de suivre toutes ces nouveautés avec une interaction positive et une coopération avec les autres acteurs.
Le responsable judiciaire, qui a rappelé l’organisation de la ville de Marrakech du 52è Congrès de l’UIM en 2009, a affirmé que depuis lors, la dynamique de ce grand cadre judiciaire international a connu une évolution, ses activités se sont diversifiées et le nombre de ses membres a augmenté dans les différents continents.
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Dans cette optique, il a poursuivi que durant ces dix dernières années, le pouvoir judiciaire au Maroc a connu de profondes mutations et réformes majeures qui en ont fait un modèle unique et une expérience exceptionnelle en matière d’indépendance, citant, notamment la mise en place d’un nouveau Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, le transfert de la présidence du ministère public au procureur général du Roi près la Cour de cassation et la mise en place d’une instance conjointe entre le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le ministère de la Justice, chargée de coordonner les efforts et de faciliter le travail de tous au service de la justice et des justiciables.
Cette rencontre de cinq jours, se veut une occasion pour le partage des expériences et des expertises et le renforcement des partenariats entre le Maroc et plusieurs pays et grandes organisations internationales.
Au programme de cette conférence figurent des activités, des rencontres et des ateliers portant sur des thématiques d’actualité relatives à la justice et les défis dont fait face l’institution judiciaire au monde dans les domaines civil, pénal, commercial et des droits humains.
Les organisateurs consacreront la journée de mercredi, à une conférence internationale sous le thème « l’indépendance de la justice et l’instauration du statut universel des magistrats » avec la participation d’intervenants de qualité représentant de grandes organisations internationales pour discuter de la problématique de l’indépendance de la justice, les défis de la consécration de la confiance, la réalisation d’une justice au service des justiciables.
Pour rappel l’Amicale Hassania des Magistrats organise pour la deuxième fois cet événement international après le 52è Congrès de l’UIM en 2009.
Fondée en 1953 à Salzbourg (Autriche), l’UIM est une organisation internationale professionnelle apolitique qui groupe non pas des individus, mais des associations nationales de magistrats, dont l’admission est décidée par son Conseil Central.
Le but principal de l’Union est la sauvegarde de l’indépendance du Pouvoir Judiciaire, condition essentielle de la fonction juridictionnelle et garantie des droits et des libertés de l’homme.
L’Union comprend aujourd’hui 87 associations ou groupements représentatifs nationaux dans les cinq Continents.