La principale raffinerie du Venezuela touchée par une panne électrique
Une gigantesque panne électrique affectait dimanche la plus grande raffinerie de pétrole du Venezuela, pays dont la production de brut a fortement chuté ces dernières années, a-t-on appris auprès d’un député de l’opposition au président Nicolas Maduro.
« Une panne de courant générale a commencé à toucher les raffineries Amuay et Cardon du complexe de Paraguana samedi soir après un incident sur une turbine », a déclaré à l’AFP Luis Stefanelli, dont la circonscription englobe la raffinerie.
Il n’était toutefois pas en état de dire dans quelle mesure cette panne gênait la production du complexe pétrolier situé dans l’Etat de Falcon (nord-ouest).
A la mi-journée, la compagnie pétrolière publique PDVSA n’avait fait aucun commentaire sur cet incident.
« L’accès aux deux raffineries a été fermé » et des agents de la Garde nationale, un corps militarisé, et des services de renseignement (Sebin) ont investi les lieux, a ajouté M. Stefanelli, affirmant que « plusieurs employés » avaient été interpellés.
Selon une habitante jointe par l’AFP, la panne de courant touche aussi une bonne partie de la ville de Paraguana située à proximité de la raffinerie.
Les pannes de courant sont monnaie courante au Venezuela, surtout en province. Elles sont de plus en plus fréquentes depuis le « blackout » qui a affecté la totalité du pays au mois de mars. Le Venezuela, qui possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde, fait aussi face à une pénurie d’essence depuis plusieurs semaines.
Il y a une dizaine d’années, Paraguana « raffinait jusqu’à 950.000 barils de pétrole par jour », pour tomber à environ 80.000 barils par jour aujourd’hui, selon le député Stefanelli qui met cette chute sur le compte du « manque d’expérience et de la corruption ».
Plus généralement, la production pétrolière du Venezuela, source de 96% de ses revenus, a chuté de 3,2 millions de barils par jour il y a dix ans à moins d’un million aujourd’hui.
Le pays a subi de plein fouet la chute des cours mondiaux et l’opposition à Nicolas Maduro ainsi que les syndicats du secteur pointent une détérioration des infrastructures due au manque d’investissement et de travaux d’entretien.
En outre, le Venezuela fait l’objet d’un embargo américain sur son pétrole depuis fin avril. Washington tente par le biais de sanctions économiques de mettre Nicolas Maduro sous pression pour le forcer à quitter le pouvoir.
Avec AFP