La RASD demeure un projet utopique déconnecté de la réalité

Par Taieb Dekkar*

Quarante-six ans après sa proclamation, dans la région de Tindouf, en Algérie, la fantomatique «république arabe sahraouie démocratique», bénéficierait, selon des sources haut placées en Algérie, d’«un large soutien à l’échelle internationale», bien que ce groupuscule terroriste ne soit, curieusement, reconnu ni par l’ONU, ni la ligue arabe, ni l’Union européenne, ni non plus l’Organisation de la conférence islamique.

Etait-ce la participation du tortionnaire Ghali au sommet UE-UA où il avait été éconduit aux bancs arrière pour éviter tout contact avec les dirigeants européens ! Cette humiliation que des officiels algériens ont qualifiée de succès retentissant !

Ce «large soutien à l’échelle internationale» renvoie-t-il au soutien de certains mouvements de la société civile, d’organisations non gouvernementales et d’associations humanitaires, qui ne font évidemment pas le poids face aux structures intergouvernementales officielles régionales et internationales. Leur rôle serait plus humanitaire que politique, puisque au meilleur des cas, ces organisations s’attèlent à transférer des pétitions et des lettres de protestation ou de soutien aux instances internationales.

Nos «frères» algériens viennent de réaffirmer à cette «république», en fait un «état» dans l’Etat, puisqu’elle élit domicile sur le territoire algérien, par la voix de leur président, leur soutien «au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance».

→ Lire aussi : « inchangée » de non reconnaissance de la pseudo « rasd »

Quoi ? Ou L’une ou l’autre, mais pas les deux ! Ou l’autodétermination, dont on est supposé ne pas connaitre l’issue ! Ou l’indépendance !

Dans tous les cas, Alger a choisi la deuxième option, depuis 1976, en reconnaissant la RASD ! L’autodétermination n’aurait plus de sens, dans ce cas, pour un pays simplement «voisin observateur», selon la dernière trouvaille de l’envoyé spécial de Lamamra pour «le Sahara» et «le Maghreb», deux entités qui n’existent que sur le papier et dans l’imagination de la diplomatie algérienne. Un pays simplement «voisin observateur», au point de justifier la nomination d’un «envoyé spécial pour le Sahara».

Quarante-six ans après la proclamation de cette «république», et un aussi «large soutien à l’échelle internationale», cette entité, qui n’est reconnue que par son mentor et…l’Afrique du sud et quelques rares pays lointains…sans parler de sa présence momentanée et illégitime au sein de l’Union africaine, qui se sont déterminés plus sur la base de considérations idéologiques qu’historiques, demeure toujours en quête de l’autodétermination et -pourquoi pas- de l’indépendance, que l’Algérie, «un pays voisin observateur», lui promet depuis cinq décennies.

L’Algérie a réaffirmé à cette «république» son engagement à continuer à développer «les relations fraternelles et de coopération entre nos deux pays». Il s’agit bien de deux «pays», l’un manquant cruellement de lait, de pommes de terre, de lentilles, d’huile, de lait, et l’autre pays, qui vit depuis 46 ans, de la générosité du peuple algérien et de certaines ONG espagnoles et organisations humanitaires.

Alors, de quelle coopération il devrait s’agir, puisque l’Algérie supporte tout: existence, diplomatie, armes, universités, écoles, crèches, soins, voyages, transports, passeports et stages à Cuba (avec des factures impayées !). La survie des populations séquestrées à Tindouf coûte des sommes colossales aux contribuables algériens, un milliard de dollars/an, selon des confrères d’Algérie part Plus.

*Journaliste et écrivain

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