La réforme de la protection sociale requiert des mutations profondes de gestion et de gouvernance
La réforme de la protection sociale au Maroc est un chantier de grande envergure qui requiert des mutations profondes en matière de gestion et de gouvernance de cet écosystème, a affirmé, mercredi à Rabat, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb.
Intervenant lors d’une conférence organisée par l’Ecole nationale supérieure de l’administration (ENSA) sous le thème « la refonte du système de santé marocain: entre le passé, le présent et les défis du futur », M. Ait Taleb a passé en revue les efforts du Royaume pour la concrétisation de ce Chantier Royal ainsi que les différentes actions visant l’instauration d’une nouvelle gouvernance du système de santé.
A cet effet, le ministre a évoqué notamment la création de la Haute Autorité de la Santé (HAS) qui aura pour principales missions de garantir la pérennité de l’action de l’Etat dans le domaine de la santé, offrir des conseils stratégiques sur les politiques publiques de santé, assurer la gestion des crises sanitaires outre l’encadrement et la régulation technique de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), l’évaluation de la qualité des prestations fournies par les établissements de santé publics et privés, ainsi que l’accréditation des établissements de santé.
Il a également cité la création de l’agence marocaine des médicaments et des produits de santé qui sera chargée de l’organisation et la régulation et du développement du secteur pharmaceutique à travers notamment la promotion des investissements dans les domaines et encourager l’industrie nationale.
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Il s’agit également de l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés qui aura pour mission de répondre aux besoins nationaux et fournir tous les dérivés du sang en veillant au développement du stock du sang et en garantissant la disponibilité, la sécurité et la qualité de tous les produits dérivés du sang, a-t-il ajouté.
En ce qui concerne le volet législatif, le ministre a précisé que l’extension de la protection sociale passe inéluctablement par l’enrichissement de l’arsenal législatif, faisant état de 33 textes réglementaires, incluant 4 textes de lois et 29 décrets d’applications relatifs à l’AMO pour l’ensemble des catégories ciblées, tout en se félicitant qu' »actuellement, il n’y a plus aucun citoyen qui n’a pas le droit à la couverture médicale ».
Dans ce contexte, M. Ait Taleb a mis en avant le rôle du Registre national de la population et du Registre social unifié dans un ciblage plus efficace de la population mais aussi en termes de généralisation et de regroupement des régimes d’assistance sociale.
Après avoir passé en revue les différents défis auquel le secteur de la santé, le ministre s’est attelé sur les actions à même de mettre à niveau l’offre de soins au Maroc, à travers notamment la mise à niveau des établissements de soins de santé primaires, l’instauration de l’obligation du respect de la filière de soins, la mise à niveau des hôpitaux et la mise en place d’un système d’accréditation des établissements de santé.
Pour sa part, la directrice générale de l’ENSA, Nada Biaz, a souligné que cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des activités commémoratives du 75è anniversaire de l’Ecole, notant que cet événement constitue une source d’inspiration et de motivation, afin d’affronter les défis relatifs au système de santé et de protection sociale au Maroc.
Cette conférence est organisée dans le cadre d’une journée d’études initiée par l’ENSA en partenariat avec l’Ambassade de France, a-t-elle fait savoir, ajoutant qu’elle comprend également un panel réunissant des experts nationaux et internationaux pour débattre des « Politiques publiques et systèmes de santé et de protection sociale: regards croisés ».
Avec MAP