La Russie approvisionne le Maroc en blé
Face à une crise céréalière mondiale exacerbée par divers facteurs, le Royaume du Maroc a choisi de se tourner vers la Russie pour importer du blé à des prix compétitifs. Cette démarche s’inscrit dans un cadre de coopération mutuellement bénéfique, alors que la Russie subit des sanctions occidentales.
Le Maroc a traversé six années de stress hydrique, impactant sévèrement son secteur agricole. La sécheresse persistante a engendré un déficit de blé, provoquant une pénurie à l’échelle nationale.
La guerre russo-ukrainienne a conduit la Russie à perdre ses marchés européens pour la vente de céréales. En raison du boycott occidental, la demande mondiale pour le blé russe a chuté, poussant la Russie à se tourner vers des pays tiers. Malgré les sanctions, l’économie russe a montré une résilience notable.
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Après le choc initial, la Russie a su adapter ses circuits de distribution et de production, soutenue par des pays tiers. La perte de certains marchés, notamment européens, n’a que partiellement réduit les revenus issus des hydrocarbures. De nouveaux clients ont émergé, et le PIB russe était prévu en hausse de 2,2 % fin 2023, selon le FMI.
Le Maroc, n’ayant pas pris position dans le conflit russo-ukrainien, a bénéficié de cette réorientation des exportations russes. La Russie a baissé ses prix de vente, offrant au Royaume une opportunité de compenser ses carences en blé.
La Russie, le pays le plus vaste au monde, possède 216 mégahectares de terres agricoles, dont 122 mégahectares de terres arables. Les régions les plus fertiles sont le Nord Caucase et la région des Terres Noires Centrales.
Sur le marché russe du blé, quatre entreprises, proches du régime, contrôlent les trois quarts des exportations depuis les terminaux de la mer Noire. Cette mainmise de l’État sur les affaires économiques inquiète les acheteurs et les pays importateurs. La Russie a exporté 50 millions de tonnes de blé, représentant 25 % du marché mondial. Cette domination s’est réalisée par des volumes importants et des prix réduits, en contournant les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).