La SADC appelle à l’arrêt des violences post-électorales au Mozambique
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a appelé, vendredi, toutes les parties concernées par la crise post-électorale au Mozambique à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute initiative qui risquerait d’aggraver la violence et les troubles.
«Nous appelons à un arrêt immédiat de toutes les hostilités et nous réitérons l’importance d’accorder la priorité au bien-être et aux moyens de subsistance du peuple mozambicain», a déclaré Samia Suluhu Hassan, présidente de l’organe de coopération de la SADC en matière de politique, de défense et de sécurité et Présidente de la Tanzanie.
La SADC, basée à Gaborone, exhorte ainsi les différentes parties à privilégier un dialogue pacifique et constructif, seul chemin viable pour résoudre les différends. «Nous avons pour aspiration commune de rétablir l’harmonie et la stabilité au Mozambique, tel que nous l’avons collectivement établie dans notre vision des principes de bonne gouvernance, de cohésion sociale et de développement durable pour toute la région australe», souligne Mme Suluhu Hassan dans un communiqué.
Elle affirme également être disposée à apporter son assistance, par le biais de mécanismes appropriés, afin de faciliter la résolution pacifique des difficultés qui déstabilisent actuellement le Mozambique.
«Nous sommes profondément concernés par la multiplication des pertes en vies humaines, le nombre de blessés, ainsi que par la destruction des biens privés et de l’infrastructure publique», a-t-elle déclaré, notant que la situation politique post-électorale a été marquée par des manifestations et des actes de violence qui ont entraîné l’hécatombe.
La crise qui sévit actuellement au Mozambique a aussi entraîné des répercussions considérables sur l’économie nationale, perturbé le commerce transfrontalier et entravé le libre déplacement des personnes, précise-t-on.
Le Mozambique est en proie au chao et à la destruction, entrainés par les affrontements et les violences post-électorales qui ont suivi la proclamation par le Conseil constitutionnel des résultats contestés des élections générales du 9 octobre. Ces résultats ont donné la victoire au parti au pouvoir depuis un demi-siècle, le Front de libération du Mozambique (Frelimo).
Les manifestations post-électorales ont été déclenchées à l’appel du candidat de l’opposition à la Présidentielle, Venâncio Mondlane, qui a rejeté les résultats des élections, accusant le Frelimo et la Commission électorale de «fraude».
Mondlane a averti, depuis l’exil, les citoyens de se préparer à «des jours difficiles à venir».
Plus de 300 personnes ont été tuées jusqu’à présent par la police lors de ces troubles, selon des ONG.
La Communauté de développement de l’Afrique australe est une organisation qui vise à promouvoir le développement économique de l’Afrique australe. Elle comprend 16 États membres, à savoir l’Angola, Botswana, Comores, République démocratique du Congo (RDC), eSwatini, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Afrique du Sud, Mozambique, Namibie, Seychelles, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.
Avec MAP