La sécurité alimentaire de l’Afrique, une priorité commune pour le Maroc et le Brésil
Le partenariat bilatéral entre le Maroc et le Brésil « est fondamentalement axé sur la sécurité alimentaire en Afrique », compte tenu du positionnement compétitif du groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates) dans l’approvisionnement en fertilisants pour l’agriculture brésilienne, qui est en plein essor ces dernières années, a souligné l’ambassadeur du Maroc à Brasilia, M. Nabil Adghoghi.
Cette dynamique, fruit d’un cadre juridique global (facilitation des investissements; assistance douanière; services aériens; logistique maritime…), a permis d’atteindre de janvier à septembre 2021, 1,8 milliard de dollars en termes de valeur globale des échanges bilatéraux », s’est félicité le diplomate marocain, qui intervenait, lundi, lors du « Global New Economy Forum » (22-24 novembre 2021).
« Le Royaume et le Brésil sont appelés, dans ce sens, à jouer un rôle stratégique dans la sécurité alimentaire de l’Afrique, dont la population atteindra 2 milliards de personnes en 2050 et, selon les projections de la FAO, l’agriculture africaine ne pourra assurer que 15% des besoins alimentaires de cette population« , a-t-il relevé.
Pour l’ambassadeur, « le Maroc et le Brésil disposent, tout deux, du know-how, de la maîtrise technologique et des circuits bancaires nécessaires, à même d’implémenter avec les pays africains une exploitation agricole compétitive et durable dans le Continent« .
D’autre part, le diplomate marocain est revenu sur la manière dont le Maroc fait face à la pandémie et sur le positionnement post-covid 19 du nouveau gouvernement, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à travers « la promotion d’une industrie décarbonée, notamment pour l’automobile, l’aéronautique, le textile et l’industrie chimique.
M. Adghoghi a fait observer comment le Maroc est en train de réussir sa transition énergétique, rappelant les réalisations faites en matière de mix énergétique, d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. Le diplomate marocain a aussi souligné les atouts du Maroc en termes d’infrastructures, en l’occurrence le port de Tanger-Med, principale plateforme portuaire et logistique en Afrique et en Méditerranée, le hub aérien de Casablanca, qui relie plus de 30 capitales africaines avec le reste du monde, ainsi que les deux projets structurants de la voie express Agadir-Dakhla (1055km) et le port Dakhla-Atlantique, qui renforceront l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest.
M. Adghoghi a constaté que cette dynamique est sous-tendue par une stratégie d’ouverture à l’international, particulièrement vis à vis de la Banque mondiale ( Doing Business), de l’OCDE (transposition de bonnes pratiques en termes de sécurité juridique, de régulation des marchés et de transparence financière) et des Accords de libre-échange (UE, Association européenne de libre-échange, Etats-Unis, Afrique, Turquie…) ».
Le diplomate marocain a, par ailleurs, souligné que la crise sanitaire avait accéléré une tendance qui prenait déjà de l’ampleur ces cinq dernières années, à savoir la croissance démographique de l’Afrique, l’impact direct du changement climatique sur les flux migratoires, les crises d’approvisionnement énergétique et les transformations du mix alimentaire de plusieurs pays, principalement en Asie.
L’une des alternatives les plus viables pour l’ère poste Covid-19 consiste, selon M. Adghoghi, « à repenser les chaînes d’approvisionnement pour privilégier plus d’intégration régionale, plutôt que les chaînes mondialisées, toujours soumises à des tensions géopolitiques imprévisibles », d’où l’intérêt, selon lui, à appréhender l’Atlantique Sud à partir d’une perspective stratégique ambitieuse.
« The Global New Economy Forum », fondé à Manaus (capitale de l’état d’Amazonas, nord) et présidé par Victo Borges, est une plateforme d’échanges qui vise à connecter les leaders du monde et promouvoir la coopération.
L’édition 2021 est marquée par la participation de l’ex Président du Brésil, Michel Temer, de l’ancien juge et ministre de la Justice, Sergio Moro, présenté comme troisième favori pour les présidentielles de 2022, ainsi que d’une dizaine de sénateurs, députés et industriels brésiliens.
( Avec MAP )