La SNDD fixe des objectifs claires pour la transition du Maroc vers une économie bas-carbone à l’horizon 2050
La Stratégie nationale de développement durable (SNDD) fixe aujourd’hui des objectifs claires pour la transition du Maroc vers une économie bas-carbone à l’horizon 2050, a souligné, lundi à Tanger, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Mme Leila Benali.
Dans un message vidéo, diffusé à l’ouverture du Forum international sur la perspective locale du « Nexus eau-énergie-sécurité alimentaire », la ministre a précisé que ce Nexus s’inscrit parfaitement dans les orientations stratégiques du Nouveau modèle de développement (NMD) et de la SNDD, qui fixe aujourd’hui des objectifs claires pour la transition du Maroc vers une économie bas-carbone à l’horizon 2050.
Ces objectifs, a-t-elle poursuivi, concernent notamment le renforcement de la résilience, le développement humain, la réduction des inégalités sociales et territoriales, l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, et la protection de l’environnement.
Mme Benali a, à cet égard, relevé que plusieurs initiatives ont, d’ores et déjà, été entreprises pour promouvoir ce Nexus, en l’occurrence les schémas régionaux du littoral, qui visent à jeter les bases d’une gestion intégrée, les plans climat territoriaux et le programme national de pompage solaire qui permettra, à travers un mécanisme de régulation, de rationaliser l’utilisation des ressources. Elle a, par ailleurs, noté que la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (TTA) jouit d’un potentiel considérable en énergie éolienne et d’une position stratégique au cœur d’un carrefour énergétique électrique et gazier, notamment avec l’Europe, faisant savoir que la région dispose d’une capacité totale opérationnelle de 400 mégawatt (MW) de source éolienne, soit environ 30% de la capacité installée aujourd’hui en énergie éolienne, avec une capacité supplémentaire de 320 MW en cours de développement.
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« La région dispose également d’un patrimoine hydraulique important, constitué de 20 grands barrages avec une capacité globale de 6 milliards de mètres cubes« , a ajouté la ministre, estimant que l’enjeu aujourd’hui est de pérenniser le développement de la région et des ressources hydriques dans un contexte général de rareté et de changements climatiques. Mme Benali a indiqué que le ministère a, dans ce contexte, contribué avec une enveloppe budgétaire de 800 millions de dirhams (MDH) dans le cadre du programme national d’assainissement liquide, pour appuyer les 15 projets d’implantation, de réhabilitation, de renforcement et d’extension du réseau d’épuration liquide dans les différentes localités de la région, ainsi que la réhabilitation et l’extension de 14 stations d’épuration au profit des provinces de la région et l’extension de trois stations d’épuration dans la province d’Al Hoceima.
« Pour les stations de M’diq-Fnideq, et de Tamuda Bay, les ouvrages de traitement tertiaire de filtration et de désinfection au chlore gazeux ont été réalisés directement par le Département avec la mobilisation d’un budget de 32 MDH« , a précisé la ministre, relevant que pour préserver la qualité de l’eau au niveau régional, l’appui nécessaire à la réhabilitation des anciennes décharges et la mise en place de nouvelles décharges contrôlées et de centres d’enfouissement et de valorisation (CEV) ont été assurés.
« Cela n’a pas été suffisant« , a-t-elle martelé, souligné la nécessité de poursuivre les efforts et d’examiner en profondeur les interactions entre l’utilisation rationnelle de l’eau, la production et la consommation de l’énergie, l’assainissement et la sécurité alimentaire pour un développement régional durable. La ministre a fait observer que 2022, en plus d’être l’année de plusieurs grandes ruptures, est aussi l’année de l’élaboration de la nouvelle SNDD, qui s’inscrit en droite ligne avec les recommandations du NMD et les engagements internationaux du Royaume, affirmant la détermination de son département à œuvrer, avec toutes les parties prenantes locales et nationales, pour que la SNDD soit le cadre fédérateur de la transition vers une croissance durable, en conciliant prospérité et préservation de l’environnement, à travers l’adoption d’approches personnalisées spécifiques à chaque région, pour un développement inclusif, équilibré et durable.
« Le Nexus eau-énergie-sécurité alimentaire est au cœur de cette approche, et des mesures tangibles vont être adoptées l’année prochaine, telles que le renforcement du cadre juridique, la fiscalité et des incitations du développement durable, ainsi que le renforcement des capacités des parties prenantes aux niveaux national et régional« , a-t-elle dit, exprimant le souhait que ce forum puisse aboutir à des recommandations concrètes à intégrer aussi bien dans le plan de développement régional (PDR) que dans le schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), ou encore dans la refonte de la SNDD.
Ce Forum de deux jours, organisé par le Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la Maison méditerranéenne du climat, vise à comprendre les impacts à long terme du nexus eau-énergie-sécurité alimentaire sur la croissance, les moyens d’améliorer la cohérence entre la planification et les priorités nationales, régionales et locales, ainsi que l’importance de promouvoir les investissements du secteur privé dans le Nexus. Au programme de cet événement figurent plusieurs sessions et panels sur « les opportunités du Nexus à l’échelle territoriale », « le partage d’expériences entre les territoires méditerranéens », « l’intégration du Nexus dans une politique territoriale », « la réflexion sur l’intégration effective du Nexus dans le PDR et le SRAT » et « l’accessibilité des financements et le montage financier« .
Avec MAP