La souveraineté industrielle, un enjeu stratégique pour le Maroc
La souveraineté industrielle constitue un enjeu stratégique pour le Maroc, dans un contexte de concurrence internationale rude, accrue et qui soulève de nombreux défis, a souligné, vendredi à Tanger, le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour.
S’exprimant à l’ouverture de la 4è édition des « Industry Meeting Days Morocco« , organisée par Industrie du Maroc Magazine, le ministre a indiqué que la souveraineté nationale est définie comme priorité nationale du Programme gouvernemental et la souveraineté industrielle constitue un enjeu stratégique pour le Maroc, rappelant que SM le Roi Mohammed VI a souligné, lors de Son Discours à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 1ère année législative de la 11ème législature, le 8 octobre dernier, le retour en force du thème de la Souveraineté qu’elle soit sanitaire, énergétique, industrielle ou alimentaire.
M. Mezzour a, dans ce cadre, affirmé que le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a connu, depuis 20 ans, une succession de stratégies industrielles (Plan Emergence 2005-2009, Pacte national pour l’émergence industrielle 2009-2014, Plan d’accélération industrielle +PAI+ 2014-2020 et Plan de relance industrielle +PRI+ 2021-2023), ayant permis de poser les bases du Maroc industriel moderne et de positionner le Royaume en tant que hub compétitif à l’échelle régionale.
Cette dynamique d’accélération industrielle, a-t-il poursuivi, a été renforcée par le PAI qui a permis de faire de l’industrie marocaine un pourvoyeur d’emplois majeur, un contributeur à l’équilibre de la balance commerciale et un catalyseur de l’investissement productif, notant qu’outre le dépassement de l’objectif d’emplois (565.483 emplois créés soit un objectif de 113% dépassé en 2020), le PAI a permis d’imposer le Maroc comme destination mondiale dans des secteurs de pointe, tels que l’aéronautique et l’automobile avec un leadership continental, relancer les secteurs traditionnels (textile, agroalimentaire) portés essentiellement par des capitaux marocains, et de faire émerger de nouveaux pôles territoriaux (Kénitra).
M. Mezzour a fait savoir que la crise sanitaire de la Covid-19 a été révélatrice de la résilience et de l’agilité de l’industrie locale et de son important potentiel, relevant que le Maroc, ayant mis en commun plusieurs actions pour une gestion efficace de la période du confinement, a réussi à assurer l’approvisionnement continu et normal du marché national, afin de répondre aux besoins des marocains au niveau de 60.000 points de vente.
Il a, à cet égard, cité quelques mesures entreprises pour limiter l’impact du confinement et de la crise sanitaire sur les citoyens marocains, en l’occurrence l’accompagnement des industriels agroalimentaires dans le suivi des stocks de sécurité des intrants indispensables à la continuité de la production des produits essentiels, tout en veillant à la stabilité des prix pour les consommateurs, et le lancement de la production locale de produits, qui a permis de garantir aux citoyens marocains les équipements nécessaires à la lutte contre la Covid-19, notamment grâce au soutien financier de Maroc PME. « Nous sommes convaincus que le Maroc doit poursuivre ses efforts, afin de transformer cette crise en opportunités, pour continuer à innover, à produire localement, renforcer son industrie et remonter progressivement les chaines de valeur« , a lancé le ministre, relevant que ces différentes secousses (la pénurie des semi-conducteurs) ont permis de mettre en évidence la nécessité d’adopter un nouveau paradigme, à travers notamment la relocalisation de certaines chaînes de valeur, et ce afin d’assurer la sécurité, la continuité et la fluidité des chaines de valeur.
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Le ministre a précisé que le PRI (2021-2023) a été élaboré fin 2020, afin de capitaliser sur cet élan et saisir le maximum d’opportunités liées à la reconfiguration annoncée des chaines de valeur mondiales, faisant savoir qu’il a permis d’accompagner une relance économique qui a été plus rapide qu’ailleurs, grâce à la mobilisation et à l’engagement de ses opérateurs industriels. Il a également souligné que la Banque de projets pour la substitution des importations, projet phare de la relance industrielle post Covid-19, lancée en septembre 2020, a connu un réel engouement, reflet du regain d’intérêt des investisseurs vers le secteur industriel, relevant que les dernières données issues de cette Banque font état de 275 fiches projets publiées, 901 projets retenus, 78.259 emplois directs prévisionnels et près de 117.388 emplois indirects prévisionnels (ratio de 1,5 emplois directs), et près de 53,5 milliards de dirhams (MMDH) de substitution, contre 34 MMDH d’objectif et de 62 MMDH à l’export (17 MMDH d’objectif).
M. Mezzour a, par ailleurs, souligné que son département a intégré une nouvelle dimension dans son projet de stratégie industrielle, à savoir celle de la Souveraineté, précisant que la Souveraineté d’un point de vue industriel peut être décomposée en 5 catégories, à savoir alimentaire, sécuritaire, sanitaire, industrielle, et régionale.
La nouvelle Stratégie industrielle, a-t-il ajouté, a pour objectif de renforcer la souveraineté industrielle du Maroc à horizon 2026 autour de secteurs clés et de grands paris stratégiques permettant de créer 400.000 emplois industriels sur l’ensemble du territoire, afin de consolider l’autonomie et la résilience du Royaume. A l’instar des plans industriels précédents, a-t-il poursuivi, la stratégie industrielle est co-construite avec les opérateurs privés, les Fédérations et les régions dans le cadre d’un processus de concertation élargi mené sur le terrain, faisant savoir que cette stratégie repose sur 4 piliers fondamentaux, visant à garantir une indépendance du Maroc sur les biens stratégiques en sécurisant l’approvisionnement et la production locale de ressources et matières clés, assurer une répartition territoriale équilibrée de la production nationale, renforcer l’intégration en profondeur des secteurs industriels, et à positionner le Maroc sur la carte mondiale des industries de pointe et durables.
« Afin de relever les défis actuels, nous devons, tous ensemble (pouvoirs publics, industriels, entreprises, décideurs et investisseurs) continuer à redoubler d’efforts, afin de rebattre les cartes des échanges et de la compétitivité en faveur de notre pays« , a insisté le ministre, ajoutant « nous devons capitaliser sur nos réalisations et nos atouts et poursuivre notre mobilisation, afin de confirmer et consolider la confiance placée dans notre économie, préserver notre Souveraineté nationale, et créer des emplois pérennes pour nos jeunes, femmes et hommes sur l’ensemble du territoire ».
« C’est précisément l’objectif de notre future stratégie industrielle et des chantiers prioritaires que nous avons engagés, et qui nous permettent d’ores et déjà de saisir les opportunités que représente le renforcement de notre souveraine industrielle et économique, que ce soit au niveau national ou régional« , a-t-il relevé.
Cet événement, organisé sous l’égide du ministère de l’Industrie et du commerce, sous le thème « La Souveraineté industrielle, énergétique, sanitaire et alimentaire au service du développement des territoires, de l’investissement et de l’emploi », vise à créer une synergie entre les pouvoirs publics et les parties prenantes du secteur industriel autour de la Souveraineté industrielle.
Avec MAP