La Suisse promet une aide de 8 millions de dollars en faveur des Rohingyas
Le gouvernement suisse a promis huit millions de dollars d’aide aux réfugiés rohingyas, minorité musulmane victime d' »épuration ethnique » en Birmanie à l’issue d’une conférence internationale à Genève.
Cette réunion des donateurs initiée par l’ONU, l’Union européenne (UE) et le Koweit a permis de recueillir des promesses de 344 millions de dollars en faveur des 900.000 Rohingyas qui ont fui les violences en Birmanie. La Suisse a en effet doublé son aide aux déplacés musulmans, une assistance qui se décline en une contribution financière, en matériel et en expertise, a annoncé le chef de la délégation helvétique à cette conférence Manuel Bessler. Quelque 600.000 personnes ont traversé la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh depuis le 25 août pour fuir les violences militaires dans les zones où se concentre cette minorité apatride. Cette opération de l’armée birmane a été qualifiée de « nettoyage ethnique » par les Nations unies.
Le directeur du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), Mark Lowcock, s’est dit « encouragé » par les promesses faites de 340 millions de dollars, affirmant s’attendre à d’autres annonces de dons dans les prochains jours. « Il est important qu’elles soient traduites aussi rapidement que possible en contributions« , a relevé M. Lowcock qui n’a pas exclu de convoquer une nouvelle réunion de donateurs en 2018. Au cours de la conférence de Genève, l’ambassadeur du Bangladesh à l’ONU Shameem Ahsan a affirmé que son pays œuvre pour « une solution durable » à la situation « intenable » des réfugiés. Il a dans ce cadre dénoncé « la « propagande » des autorités birmanes qui présentent les Rohingyas comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh.
Les Rohingyas, la plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie où ils n’ont accès ni au marché du travail, ni aux services publics. L’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a appelé le Conseil de sécurité à adopter avec la Birmanie une « feuille de route » sur le règlement de la crise, faute de quoi elle pourrait durer des années.