La tempête Jana s’abat sur le Maroc : entre précautions, désastres et espoirs

Le Maroc a vécu ce week-end un épisode climatique d’une rare intensité avec l’arrivée de la tempête Jana, venue du sud de l’Europe. Des vents violents, des pluies diluviennes et d’importantes chutes de neige ont marqué le paysage du Royaume, contraignant les autorités à prendre des mesures drastiques pour protéger les populations et limiter les dégâts.
Dès l’annonce de l’alerte météorologique par les services nationaux, les autorités locales des provinces les plus exposées se sont mobilisées. Des comités de vigilance et d’urgence, actifs jour et nuit pendant trois jours, ont été mis en place pour répondre aux situations critiques. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, particulièrement exposée aux fortes précipitations, a vu ses autorités déployer d’importants moyens humains et matériels pour faire face aux crues et aux inondations.
Les écoles, notamment celles situées en zone montagneuse ou près des cours d’eau, ont été fermées par précaution. À Azilal, les établissements scolaires ont suspendu leurs activités le samedi 8 mars, anticipant les importantes chutes de neige qui ont finalement paralysé plusieurs axes routiers.
Malheureusement, la tempête a fait des victimes. À Had Boumoussa, dans la province de Fkih Ben Saleh, un drame s’est produit le jeudi 6 mars : un enfant de dix ans a été emporté par des inondations soudaines alors qu’il se trouvait près d’un cours d’eau. Les secours, mobilisés en urgence, n’ont pas pu le sauver à temps.
Les infrastructures n’ont pas été épargnées. Routes coupées, ponts fragilisés et éboulements ont compliqué les interventions, notamment dans le nord et les zones montagneuses du Rif. À Tanger, les services municipaux ont été mis à rude épreuve pour déblayer les rues des débris charriés par les torrents d’eau et de boue.
Une pluviométrie salvatrice pour l’agriculture
Si la tempête a causé des dommages considérables, elle a aussi apporté une manne précieuse pour l’agriculture. Depuis plusieurs mois, le Maroc est confronté à une sécheresse persistante qui menace la production agricole de 2025, comme le souligne le dernier rapport triennal de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Les précipitations massives enregistrées ces derniers jours redonnent un espoir aux agriculteurs qui voyaient leurs cultures en péril. Cependant, il faudra attendre les prochaines semaines pour évaluer l’impact réel de ces pluies sur les réserves hydriques et les rendements.
Avec l’affaiblissement progressif de la tempête Jana, les efforts se concentrent désormais sur la remise en état des infrastructures et l’assistance aux sinistrés. Les autorités, notamment celles de Tétouan, poursuivent leurs inspections sur le terrain pour évaluer l’état des routes, des canalisations et des digues afin d’anticiper d’éventuels risques de nouvelles crues.
Malgré les difficultés et les drames qu’elle a provoqués, la tempête Jana aura au moins eu le mérite de rappeler l’importance des dispositifs de prévention face aux aléas climatiques extrêmes.