L’ADII réinvente la lutte contre la fraude avec un dispositif de renseignement de pointe
La direction des impôts a dévoilé un plan stratégique pour 2024-2028, mettant en place un dispositif de renseignement innovant. Ce nouvel outil, intégrant l’intelligence artificielle, vise à transformer les méthodes de lutte contre la contrebande, la fraude et le blanchiment d’argent.
L’Administration des Douanes et des Impôts Indirects (ADII) a récemment introduit un nouveau plan stratégique pour la période 2024-2028, avec un accent particulier sur la mise en place d’un dispositif de renseignement révolutionnaire. Ce dispositif marque un tournant majeur dans la manière dont l’ADII abordera la lutte contre la contrebande, la fraude et le blanchiment d’argent. Le cœur de cette stratégie est la création d’un service de renseignement directement intégré à l’ADII, conçu pour renforcer les capacités de collecte et d’analyse des informations sensibles.
Le dispositif de renseignement, entièrement intégré à l’ADII, est conçu pour transformer profondément les méthodes de sécurité et de contrôle commercial de l’administration. Ce nouveau service aura pour mission de recueillir des informations complexes sur les activités illégales en employant des technologies de pointe pour surveiller et détecter les comportements suspects. Au centre de cette transformation se trouve l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA), qui sera essentielle pour analyser les données recueillies.
L’IA jouera un rôle important dans le nouveau dispositif. Grâce à des outils d’analyse sophistiqués, l’ADII pourra non seulement interpréter les images issues des scanners, mais aussi créer des modèles d’analyse prédictive. Ces capacités permettront de détecter les anomalies et les schémas de fraude avec une précision inédite, rendant possible une intervention rapide et ciblée. L’IA facilitera également l’optimisation des processus de sélection et de ciblage des contrôles, augmentant ainsi l’efficacité globale du dispositif.
En parallèle, le système de renseignement comprendra l’automatisation des processus et la mise en place d’une base de données dédiée. Cette base de données sera cruciale pour centraliser les informations collectées, permettant une analyse approfondie et une gestion plus efficace des données relatives aux activités illégales. L’automatisation du traitement des demandes d’Assistance Administrative Mutuelle Internationale (AAMI) simplifiera également les échanges d’informations avec les partenaires internationaux et accélérera les réponses aux demandes.
Le dispositif renforcera également le contrôle des opérations de transit et la sécurité des flux commerciaux en intégrant des technologies avancées telles que les scellés électroniques et la RFID. Ces outils permettront une supervision améliorée et une traçabilité accrue des mouvements de marchandises dans les zones portuaires, assurant ainsi une sécurité renforcée contre les pratiques illicites.
A noter, de nombreux pays développés utilisent des systèmes de renseignement avancés et des technologies de pointe pour améliorer les contrôles douaniers et fiscaux. Aux États-Unis, l’Administration des Douanes et de la Protection des Frontières (CBP) déploie des outils sophistiqués d’analyse de données et d’intelligence artificielle pour surveiller les frontières et détecter les menaces.
De même, l’Union Européenne, par le biais d’agences comme Europol et Eurojust, collabore avec les administrations douanières des États membres pour échanger des informations et utiliser des technologies avancées contre la criminalité transfrontalière. En Australie, au Canada et à Singapour, des technologies similaires renforcent les contrôles douaniers et la détection des activités illicites, reflétant une tendance mondiale vers la modernisation des administrations douanières.