L’adoption de l’Acte constitutif de l’UA, expression de la cohésion des partis et de la suprématie de l’intérêt de la Nation
L’adoption, mercredi à l’unanimité, du projet de loi portant approbation de l’Acte constitutif de l’Union Africaine est l’expression de la cohésion entre les partis politiques, toutes tendances confondues, et de la suprématie de l’intérêt de la Nation, ont affirmé les groupes et groupements parlementaires au sein de la Chambre des Représentants.
Cette séance plénière de la Chambre des Représentants, la première de la Xème Législature, a été consacrée à l’examen et au vote de ce projet de loi. »Il s’agit d’un moment exceptionnel où l’intérêt national a primé sur toute autre considération. Ce moment s’est illustré à travers l’adhésion agissante de tous pour assurer la réussite de l’initiative du Maroc de retrouver sa place légitime au sein de l’UA », ont souligné les groupes parlementaires.
Dans ce sens, le président du groupe PJD, Saâd Eddine El Otmani, a assuré que son parti a décidé d’aborder cette étape avec une vision nationaliste et consensuelle, saluant la grande mobilisation de l’ensemble des formations politiques à chaque fois que la défense des constantes nationales et des valeurs sacrées du pays l’exige. Cette mobilisation, en réponse aux orientations de SM le Roi Mohammed VI pour accélérer l’adoption par les deux Chambres du parlement de l’acte constitutif de l’UA, conformément à l’article 55 de la Constitution, constitue une « mise à contribution louable des Représentants de la Nation à cette décision stratégique, afin de parer à toute éventualité », a souligné M. El Otmani, affirmant que tout le monde s’accorde à dire que le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle africaine constitue ‘ »une initiative courageuse et louable, à même d’amorcer une dynamique active au sein de la famille africaine et assurer de l’intérieur la défense des questions du continent, pour redresser les dysfonctionnements et passer outre les divisions, grâce au leadership du Maroc et son expérience dans tous les domaines ». Le président du groupe PJD a, également, noté que les tentatives d’entrave menées par les ennemis de l’intégrité nationale et territoriale « sont la preuve que cette décision est juste et va dans le bon sens », ajoutant que la décision du Maroc de se retirer en 1984 de l’Organisation de l’unité africaine « était pertinente, de même que celle de son retour, vu le changement de la conjoncture politique en Afrique et l’évolution des positions des pays du continent à l’encontre de l’entité séparatiste ». Pour sa part, le président du groupe Istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, Noureddine Median a indiqué que l’adoption du projet de loi portant approbation de l’acte constitutif de l’UA vient couronner les efforts soutenus entrepris par le Maroc pour retrouver sa place naturelle et « mettre fin à la politique de la chaise vide ».
La décision du retour au sein de l’UA puise sa légalité de l’enracinement et de la profondeur culturelle, historique et religieuse du Maroc en Afrique et signifie le retour à une organisation régionale dont le Royaume a été l’un des premiers fondateurs en 1961, lors du Sommet historique de Casablanca, qui a donné lieu à un Continent africain fondé sur le regroupement et l’intégration, a souligné M. Median.
Le retour du Maroc à l’institution africaine vise, essentiellement, à renforcer ce regroupement africain en faveur du développement et de la paix et à relever de nouveaux défis à même de hisser l’Afrique à des rangs avancés, non seulement à travers les mécanismes de coopération traditionnels, comme la formation et l’appui technique, mais aussi par le développement global dans tous les domaines, comme la sécurité alimentaire et les infrastructures, a-t-il affirmé.
De son côté, le président du groupe du Rassemblement constitutionnel, Rachid Talbi Alami a souligné que la dixième législature a été inaugurée pat l’adoption d’un texte juridique aux retombées historiques et aux répercussions politiques jetant les fondements d’une nouvelle ère dans l’Histoire du Maroc. Le Maroc, à travers sa décision de retourner à sa famille institutionnelle continentale, est déterminé à persévérer dans son approche pour le développement global de l’Afrique, la réduction de la pauvreté, la lutte contre la marginalisation et la consécration de la coopération sud-sud, laquelle approche ne peut se concrétiser que de l’intérieur de l’UA, a indiqué M. Alami.
Et de considérer que le retour du Maroc au sein de sa famille continentale n’est pas seulement dicté par la défense de ses causes justes, mais également par la volonté de plaidoyer en faveur des questions intéressant l’Afrique, assurant, dans ce sens, que les intérêts du Maroc ne pourront jamais faire l’objet d’un quelconque marchandage.
De son côté, le président du groupe du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Wahbi, a souligné que l’adoption par la chambre des représentants de ce projet de loi reflète la mobilisation permanente des parlementaires autour de Sa Majesté le Roi pour la défense de la cause nationale, relevant qu’en réintégrant l’UA, le Maroc ne fait que retrouver sa place naturelle et son prolongement historique et géographique que le Royaume n’a jamais abandonné.
Il a dans ce sens appelé à poursuivre la défense de l’intégrité territoriale car, selon lui, la légalité est du côté du Maroc, qui dispose des argumentaires légaux, politiques, historiques et géographiques.
Intervenant au nom du groupe haraki, Said Ameskane, a salué la soumission du projet de loi à la chambre des représentants car elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle constitution qui a doté cette institution de prérogatives en matière de conception des principes de la politique extérieure du Royaume à travers l’adoption des conventions internationales et des projets de loi relatifs à l’adhésion aux organisations régionales et internationales.
La présence marocaine à travers la diplomatie économique explique la place qu’occupe le Royaume en tant que partenaire stratégique de plusieurs pays africains outre sa dimension spirituelle qui constitue un rempart contre l’extrémisme et le terrorisme, a-t-il dit.
A son tour, M. Abdelouahed Radi, du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a indiqué que le retour du Maroc à l’UA intervient en réponse aux appels de plusieurs pays africains et en vue d’accompagner les développements qu’a connus la gestion de la question du Sahara marocain, rappelant que le Royaume est l’un des pays fondateurs de ce groupement panafricain.
Même s’il a quitté l’Organisation de l’Unité Africaine, le Maroc a conservé ses relations avec les pays du continent dans un cadre bilatéral, lesquelles relations se sont renforcées davantage sous le règne de SM le Roi Mohammed VI , a indiqué M. Radi, relevant que l’adhésion à l’UA reflète la grande capacité du Maroc de défendre ses droits, son intégrité territoriale et ses intérêts supérieurs à la faveur notamment « de la grande expérience de ses Souverains, de la volonté de son peuple et des sacrifices des forces armées royales et de tous ceux qui contribuent à la défense de la nation ».
L’adoption par la chambre des représentants de ce projet de loi permettra au Maroc de retrouver sa place, a indiqué pour sa part Aicha Leblak, du groupe du Parti du progrès et du socialisme (PPS), notant que ce retour est »le fruit des efforts et des batailles livrées par le Royaume pour parvenir à cet objectif, fort en cela de l’unanimité nationale autour Sa Majesté le Roi ».
La députée a à cet égard salué le contenu historique et les positions courageuses du Discours Royal adressé au 27e sommet de l’UA à Kigali, notamment en ce qui concerne la décision du retour du Royaume au sein de sa famille africaine et de sa volonté de contribuer de l’intérieur de cet ensemble continental aux efforts de développement humain et durable et de relever le niveau de vie des citoyens africains.
De son côté, le député Omar Balafrej, de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) s’est félicité de la stratégie africaine du Maroc et en matière de défense de la cause nationale, qu’il a qualifiée de « positive et ambitieuse ». Cette stratégie requiert une présence au sein de toutes les instances internationales et l’ouverture d’un dialogue avec toutes les parties y compris avec les adversaires, a-t-il dit.