L’adoption du Pacte de Marrakech, une occasion pour la réalisation d’une gouvernance globale de la question migratoire
L’adoption du pacte sur la migration lors de la Conférence internationale, prévue les 10 et 11 décembre à Marrakech, sera une occasion historique pour la réalisation d’une gouvernance globale de la question migratoire et la consécration du principe de partage de responsabilité, a souligné, vendredi à Rome, la Secrétaire d’État auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Mme Mounia Boucetta.
Lors d’une rencontre sur la migration organisée dans le cadre de la 4ème session du dialogue sur la Méditerranée (MED 2018), en présence du ministre des affaires étrangères de Malte, du directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et de l’ambassadeur du Royaume en Italie, Mme Boucetta a ajouté que le pacte de Marrakech permettra également de renforcer la coopération multilatérale qui réside dans le respect de la souveraineté des pays et la consolidation de l’action commune.
Elle a estimé que l’adoption du pacte de Marrakech « n’est pas une fin en soi, mais le début d’une nouvelle étape, consistant en sa mise en oeuvre sur le terrain, à travers différents programmes d’action », relevant que le Maroc ne ménagera aucun effort pour présenter des idées innovantes et des approches pragmatiques, à travers des initiatives et des projets concrets.
La Secrétaire d’État a aussi passé en revue les importants fondements politiques adoptés par le Maroc en matière de migration, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, basés sur les principes de solidarité, de responsabilité et d’action internationale.
Elle a rappelé, dans ce contexte, la régularisation par le Maroc de la situation de près de 50.000 migrants et l’adoption d’un plan national pour leur insertion socio-économique.
Mme Boucetta a assuré que le Maroc poursuivra la lutte contre les réseaux de contrebande et de traite d’êtres humains et le déploiement davantage d’efforts pour la recherche de solutions efficientes et le traitement de ces phénomènes, sur les plans économique et social.
Au niveau de l’Afrique, elle a rappelé que le Souverain, qui a été choisi par les leaders africains pour défendre la question migratoire, a proposé un agenda africain sur la migration qui a été adopté récemment par le sommet de Nouakchott, notamment la création d’un « observatoire africain pour la migration » dont la mission consiste en l’échange d’informations entre les pays africains pour une meilleure gestion du flux migratoire, et la création d’un poste d’envoyé spécial de l’Union africaine (UA) chargé de la migration pour la coordination des politiques africaines dans ce cadre.
Sur le plan international, Mme Boucetta a affirmé que le Maroc est fortement engagé dans les efforts de la communauté internationale pour le traitement de cette question qui ne « devrait pas être considérée uniquement d’un point de vue sécuritaire », soulignant l’impératif de prendre en compte les volets économique et social et les moyens d’intégration des migrants au sein de la société, avec l’implication de l’ensemble de la communauté internationale.
La migration reste un phénomène naturel bénéfique, aussi bien pour les pays d’origine que les pays d’accueil, si les conditions sont réunies pour en assurer une meilleure gestion, a-t-elle enchaîné, notant que 85 pc des revenus gagnés par les migrants sont dépensés dans les pays d’accueil.