L’Afrique a besoin de paix et de développement pour faire avancer son programme de croissance économique
L’Afrique a besoin, maintenant plus que jamais, de paix et de développement pour émerger forte et faire avancer son programme de croissance économique, a affirmé jeudi l’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani.
«Cependant, pour que la paix et le progrès prévalent, nous devons choisir volontairement et inébranlablement l’unité plutôt que la division, valoriser et adopter le débat politique plutôt que d’autres formes de comportement politique», a déclaré M. Amrani dans une tribune publiée dans le journal sud-africain à grand tirage « The Star », à l’occasion de la Journée de l’Afrique.
Cette journée qui commémore la fondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’Union africaine (UA), a été également marquée par la production d’une vidéo par l’Ambassade du Royaume à Pretoria.
M. Amrani ajoute que l’Afrique est considérée par le Maroc comme une priorité absolue, un lieu où notre diplomatie peut être stratégiquement ancrée, notant que conformément à la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les aspirations diplomatiques du Royaume du Maroc envers le continent, ses institutions et son peuple, doivent être orientées vers la création d’une « Afrique Émergente ».
Il s’agit là d’une étape cruciale pour combler les écarts et créer l’avenir que nous souhaitons tous, pour nous-mêmes et pour les générations à venir, a-t-il dit. «La vérité est que l’Afrique que nous envisageons est un concept, une nécessité et un but. Nous devons maintenant les transformer en réalisations, en systèmes fonctionnels et en une expérience créative. Les deux aspects les plus importants pour rendre cela manifeste, à mon avis, sont une Afrique intégrée et une Afrique géopolitique, qui sont les deux faces d’une même médaille», a poursuivi le diplomate marocain.
Il a estimé, à cet égard, que géopolitiquement, l’Afrique a la capacité de jouer un rôle dans la stabilisation du déséquilibre mondial en constante évolution, précisant que l’intégration, la cohérence et la vision partagée sont les trois éléments clés dont a besoin toute entité géopolitique pour fonctionner.
«Pourtant, nous devons considérer que l’Afrique est une force politique plutôt qu’un marché de consommateurs : Elle a des objectifs forts, des réalités socio-économiques différentes et soutient la croissance sur le continent et au-delà», a-t-il soutenu.
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Dans ce même ordre d’idées, M. Amrani a rappelé qu’il existe sur le continent des politiques d’intégration assez sophistiquées et efficaces, citant les organisations régionales comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Ecowas) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui ont réussi à atteindre l’uniformité et l’homogénéité dans leurs objectifs diplomatiques.
Notant que l’Afrique doit avoir une débat sérieux sur sa capacité à s’intégrer, il a signalé que «ceci est au cœur de la diplomatie proactive du Maroc, qui est appliquée au sein de l’UA et dans toutes nos relations de coopération avec les alliés africains et les nations sœurs».
Preuve de l’engagement inébranlable du Maroc pour faciliter l’intégration africaine, ses investissements sur le continent font de lui le plus grand investisseur africain en Afrique de l’Ouest et l’un des deux plus grands investisseurs en Afrique dans son ensemble, a-t-il relevé.
«Au-delà des souhaits sincères, il est crucial que nous travaillions sur le terrain pour localiser et engager les leviers politiques qui nous permettront de poursuivre notre propre chemin vers l’intégration»., soutient-il.
M. Amrani a souligné que c’est un objectif difficile qui requiert des compromis serrés entre les différentes structures économiques de nos nations et les différents cadres et processus juridiques, entre autres facteurs.
Revenant sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), il a indiqué que loin d’être un but en soi, elle annonce le début d’une stratégie collective plus large et d’une nouvelle approche de co-développement coordonnée, réussie et ouverte à tous les citoyens africains.
«De ce fait, cette approche s’inscrit parfaitement dans la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI d’une Afrique intégrée et prospère, qui accorde une haute priorité au développement socio-économique du continent», a-t-il insisté.
L’ambassadeur a de même relevé que c’est l’Afrique qui doit faciliter ce changement de paradigme, afin de parvenir à un développement socioéconomique juste et équitable, expliquant qu’au delà de toute politique étroite ou de point de vue idéologique, les perspectives d’émergence de l’Afrique continuent de dépendre d’un véritable système de décision qui encourage des volontés politiques et économiques à la fois complémentaires, convergentes et attachées aux intérêts du continent.
«Le Maroc a toujours soutenu une Panafrique ambitieuse, inclusive et structurée et depuis le Sommet de Casablanca en 1961, il a maintenu son attachement à l’unité du continent», a-t-il rappelé, soulignant que Feu SM Mohammed V et, après lui, Feu SM Hassan II, n’ont ménagé aucun effort pour initier, approfondir et faire passer cette unification africaine du rêve à la réalité.
L’ambassadeur a souligné que dans la poursuite de cet objectif, le ministère marocain des Affaires étrangères a accueilli récemment à Rabat les ministres des nations africaines de l’Atlantique. Selon lui, «l’initiative a été positionnée comme un Forum libre pour stimuler la collaboration Sud-Sud en favorisant la solidarité et l’unité africaines».
« Autre illustration concrète, le rôle du corridor atlantique Europe-Afrique, un projet de gazoduc entre le Maroc et le Nigeria. Afin de fournir du gaz à l’Europe, ce projet reliera les réserves de gaz nigérianes à l’Europe, via les pays d’Afrique de l’Ouest et le Maroc», a-t-il poursuivi.
Dans cette même veine, il a noté que les investissements réalisés par le Groupe OCP positionnent également le Royaume comme un acteur sérieux de la transformation agricole et de la construction de chaînes de valeur régionales au service du développement global de l’agriculture en Afrique.
De même, relève-t-il, le récent accord entre le Maroc et le Nigeria pour développer une plateforme d’investissement d’un milliard de dollars, est un signal fort de l’engagement du gouvernement marocain en faveur du développement agricole en Afrique.
Et d’ajouter que l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), qui constitue un mécanisme important et innovant de coopération pour le développement des talents africains, a formé 23.000 personnes de 47 nations africaines dans les différentes filières entre 1999 et 2019, dont 20.000 ont reçu des bourses du Royaume pour étudier au Maroc.
«L’engagement du Maroc en Afrique est avant tout un engagement collectif. Nos priorités diplomatiques sont toujours axées sur l’action avec et pour nos partenaires continentaux, en raison de notre conviction qu’un avenir commun est établi grâce à un partage équitable, une amitié honnête et une coopération efficace», a affirmé M. Amrani.
Il a conclu que le Maroc poursuit ses efforts pour construire et favoriser de nouvelles collaborations et porter la stratégie et le message d’unité au monde. « Plus nous acceptons notre interconnexion, plus nous sommes susceptibles de nous intégrer plus rapidement et de le faire dans la paix et la stabilité pour le bien de tous», soutient-il.
Avec MAP