L’Afrique du Sud échappe de justesse à la récession
Par Hamid AQERROUT
L’économie sud-africaine a évité de justesse la récession au cours du premier trimestre de cette année. Le Produit intérieur brut (PIB) n’avait augmenté que de 0,4% au cours de cette période, après une baisse révisée à la hausse de 1,1% au cours des trois derniers mois de 2022.
Les données révélées cette semaine par l’Agence des Statistiques ont montré que l’économie nationale a légèrement évité deux trimestres consécutifs de croissance négative, soutenue par la fabrication, la finance, l’immobilier et les services.
Malgré la hausse de 0,4 % au premier trimestre 2023, le PIB reste inférieur au niveau record de 1.161 milliards de rands (62 milliards de dollars) atteint au troisième trimestre précédent.
Les économistes ont, ainsi, averti que la croissance resterait sous la pression des délestages électriques récurrents, qui continuent d’être une contrainte majeure pour l’activité des entreprises et les citoyens en général.
Cette mauvaise performance économique pourrait fortement nuire au deuxième trimestre, en raison de plusieurs facteurs, particulièrement l’intensification des coupures de courant, la hausse de la criminalité et la corruption endémique dans presque toutes les institutions du pays.
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Ces craintes sont aussi partagées par la fédération des entreprises sud-africaines qui déplore les nombreuses crises dont s’engouffre actuellement le pays, citant notamment la crise énergétique. La Fédération a également exprimé des craintes que certains investisseurs se préparent à quitter le pays en raison de l’incapacité du gouvernement à résoudre une myriade de problèmes qui affectent l’environnement des affaires.
Commentant ce résultat médiocre de l’économie sud-africaine, Crystal Huntley, économiste à Nedbank, a déclaré qu’à ce stade, le PIB réel devrait se contracter au deuxième trimestre, avant de se stabiliser quelque peu au second semestre de l’année. « Le modeste rebond du premier trimestre sera probablement de courte durée. Les délestages électriques se sont intensifiés au deuxième trimestre, pesant sur la confiance, perturbant les opérations, faisant grimper les coûts de production et érodant les bénéfices et les revenus», a-t-il expliqué.
L’expert estime que sur l’ensemble de l’année, la croissance du PIB devrait ralentir pour atteindre 0,1 %, arguant que compte tenu de la gravité des défis auxquels est confronté l’Afrique du Sud, il existe toujours une forte probabilité que l’économie se contracte.
Idem pour le professeur Raymond Parsons, économiste à la North West University Business School, qui a déclaré qu’un niveau élevé d’incertitude prévalait encore quant aux perspectives et à l’orientation économiques du pays, en raison d’un certain nombre de facteurs négatifs récents bien connus affectant les performances économiques nationales.
Avec MAP