L’Afrique du Sud n’est pas encore un État en faillite, mais il est « fragile »
Même si l’Afrique du Sud n’est pas encore un État en faillite, elle est néanmoins «fragile», a indiqué vendredi un expert économique sud-africain.
Commentant le discours de l’état de la nation, prononcé jeudi soir par le Président Cyril Ramaphosa, Goolam Ballim, économiste en chef à la Standard Bank, a fait constater que le tissu institutionnel du pays restait «massacré» et que la principale préoccupation concernant l’état de la nation est l’État de droit.
« Jusqu’à 75 % des raisons pour lesquelles une économie prospère de manière persistante est due au fait qu’elle est fondée sur l’État de droit ou, plus largement, sur un fondement solide de gouvernance», a-t-il souligné, arguant que «les structures de gouvernance de l’Afrique du Sud ont été brutalement ébranlées« .
L’expert a de même relevé que même si certains progrès avaient été réalisés au niveau de l’Autorité des revenus, il s’agissait d’une exception et non de la règle, reconnaissant que l’Afrique du Sud se trouvait dans une «situation précaire».
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« Je décrirais notre pays comme un État certainement fragile, pas encore un État en faillite, dans le sens où nous disposons encore de quelques piliers de notre tissu institutionnel», a-t-il dit.
Dans son discours, le chef de l’Etat a reconnu que les effets de la captation de l’État et de la corruption à grande échelle continuent de se faire sentir en Afrique du Sud, avec la pénurie de locomotives de fret, l’effondrement des services publics, la mauvaise performance des centrales électriques et l’échec des projets de développement.
M. Ramaphosa a déclaré que «pendant une décennie, des individus aux plus hauts niveaux de l’État ont conspiré avec des particuliers pour reprendre et reconvertir les entreprises publiques, les forces de l’ordre et d’autres institutions publiques».
Ainsi, des milliards de rands censés répondre aux besoins des Sud-africains ordinaires ont été volés, alors que la confiance dans le pays s’est gravement érodée et les institutions publiques ont été gravement affaiblies.
«La véritable tragédie de la captation de l’État est qu’elle a détourné l’attention et les ressources de ce que le gouvernement aurait dû faire, c’est-à-dire développer notre économie et créer des emplois», a-t-il regretté.
Avec MAP