Laits pour bébés Lactalis : l’opération retrait concerne 83 pays et porte sur 12 millions de boites
L’opération de retrait du commerce des laits en poudre pour bébés produits par Lactalis concerne 83 pays et porte sur 12 millions de boites, a affirmé le PDG du premier groupe laitier français, Emmanuel Besnier, en promettant l’indemnisation de « toutes les familles qui ont subi un préjudice » après la découverte de cas de contamination par la salmonelle.
Réagissant pour la première fois depuis le début il y a quelques mois de cette affaire, Besnier s’est défendu, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD), de tout manquement et a assuré que les distributeurs n’auront plus à trier. « Ils savent qu’il faut tout retirer des rayons », a-t-il déclaré.
« A aucun moment il n’y a eu une intention de cacher les choses », a insisté le PDG du groupe Lactalis à l’encontre duquel le gouvernement français a demandé des sanctions.
« Notre métier, c’est de mettre des produits sains sur le marché. Si cela n’a pas été le cas, c’est notre responsabilité. Je l’assume », a-t-il affirmé.
La « priorité absolue » à présent « c’est la sécurité maximale » même s’« il n’y aura jamais de risque zéro sur cette question comme sur d’autres », a-t-il souligné.
« Nous allons tirer les leçons de cette crise et rebâtir un plan de contrôle sanitaire encore plus strict, en concertation avec les autorités », a-t-il précisé.
Des traces de salmonelles avaient été identifiées dans l’environnement en août et en novembre 2017 dans le cadre de contrôles réguliers mais en l’absence « d’éléments montrant que nos produits étaient touchés », le groupe déclare avoir suivi les procédures, avec un renforcement des nettoyages et des contrôles.
Avec plus de 60 sites industriels et 15.000 salariés en France, le groupe Lactalis, dont le siège est basé à Laval en Mayenne (ouest), demeure très implanté dans l’Hexagone.
Une enquête préliminaire avait été ouverte en décembre par le parquet de Paris après la contamination par salmonelle de laits infantiles dans une de ses usines se trouvant à Craon (ouest).
Au nombre des griefs retenus pour cette enquête figuraient notamment la « mise en danger de la vie d’autrui », la « tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine » et l’ »inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit » préjudiciable à la santé.
La production de l’usine incriminée avait été arrêtée le 8 décembre pour un grand nettoyage des installations. Cette unité devrait encore rester fermée plusieurs mois, selon Besnier.
Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires allant de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves. Elles sont potentiellement plus dangereuses pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.
Selon des données rapportées par la presse, trente-sept nourrissons ont été contaminés en France et un en Espagne alors qu’un cas est en cours de confirmation en Grèce.