L’Algérie avertit l’Espagne de ne pas réexporter de gaz
L’Algérie a averti mercredi qu’elle mettrait fin à l’approvisionnement en gaz de l’Espagne si Madrid vendait du gaz algérien à d’autres pays, citant ce qu’elle a qualifié de décision espagnole de fournir du gaz au Maroc via un gazoduc.
L’Algérie a précédemment déclaré qu’elle respecterait son contrat avec l’Espagne malgré le retrait de son ambassadeur en raison d’un différend entre les deux pays concernant le territoire marocain du Sahara occidental.
Le ministère espagnol de l’énergie a confirmé qu’il prévoyait d’expédier du gaz vers le Maroc, mais a souligné qu’aucune partie de ce gaz ne serait d’origine algérienne.
Les approvisionnements nord-africains en gaz vers l’Europe sont devenus de plus en plus importants cette année, la crise ukrainienne ayant jeté le doute sur les exportations énergétiques russes et l’Algérie ayant accepté d’augmenter son approvisionnement vers l’Italie.
L’Algérie veut profiter d’une demande accrue pour son gaz après des années de baisse des ventes d’énergie qui ont rongé ses réserves de devises étrangères.
Pendant ce temps, les liens entre les anciens rivaux algériens et marocains se sont détériorés au cours des deux dernières années et l’année dernière, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec son voisin.
L’Algérie soutient le mouvement du Front Polisario qui revendique l’indépendance du Sahara occidental, un territoire considéré par le Maroc comme le sien. L’Espagne a déclaré le mois dernier qu’elle soutenait les projets de Rabat d’offrir l’autonomie au territoire.
L’Algérie a également décidé l’année dernière de ne pas prolonger un accord d’exportation de gaz via un gazoduc traversant le Maroc vers l’Espagne qui constituait la quasi-totalité de l’approvisionnement en gaz du Maroc. Il approvisionne l’Espagne par un gazoduc sous-marin direct et par navire.
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Le Maroc veut maintenant importer du gaz naturel liquéfié (GNL) d’Espagne en inversant le flux du gazoduc pendant qu’il s’apprête à développer ses propres terminaux d’importation de GNL à plus long terme, comme l’a rapporté Reuters pour la première fois l’année dernière.
La télévision algérienne, rapportant l’avertissement, a indiqué que le ministre de l’Energie Mohamed Arkab avait reçu un e-mail de son homologue espagnol l’informant de la décision de l’Espagne d’autoriser un flux inversé du gazoduc.
Cependant, le ministère espagnol de l’énergie a déclaré qu’en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne proviendrait d’Algérie et qu’il avait discuté du plan avec Alger ces derniers mois.
« Le Maroc pourra acheter du GNL sur les marchés internationaux, le décharger dans une usine de regazéification sur le continent espagnol et utiliser le gazoduc maghrébin pour l’amener sur son territoire », a indiqué mercredi le ministère.
La semaine dernière, le président algérien Abdulmadjid Tebboune a déclaré « Nous assurons les amis espagnols, le peuple espagnol, que l’Algérie n’abandonnera jamais son engagement de fournir du gaz à l’Espagne en aucune circonstance ».