L’Algérie prise en flagrant délit de violence à l’encontre de migrants nigériens
Le Niger a émis des protestations auprès de l’Algérie concernant le « caractère violent » des expulsions de migrants nigériens en situation irrégulière. Le Secrétaire Général Adjoint du Ministère des Affaires Étrangères du Niger, Oumar Ibrahim Sidi, a fait part des « protestations du Gouvernement et des plus hautes autorités nigériennes » à l’ambassadeur d’Algérie au Niger, Bekhedda Mehdi. M. Sidi a dénoncé les « importantes opérations de rafles policières » ainsi que la « violence des méthodes employées » par les forces de sécurité algériennes. Il a exhorté l’Algérie à respecter la « dignité, ainsi que l’intégrité physique et morale » des migrants nigériens et à protéger leurs biens. Le Niger et l’Algérie, qui partagent une longue frontière, entretiennent des relations de coopération dans divers domaines. Le Niger demande que les expulsions soient effectuées « dans le respect des liens de fraternité et de coopération » unissant les deux nations.
Ci-dessus Un reportage de la télévision nigérienne explique les actions répréhensibles des autorités algériennes.
Plus de 9 000 migrants, provenant d’une dizaine de pays africains, sont arrivés en 2023 dans le nord du Niger après avoir été expulsés d’Algérie. Ces renvois ont provoqué une « situation humanitaire critique », d’après un rapport de l’ONU et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
D’après les autorités régionales d’Agadez, 9 192 migrants (8 828 hommes, 161 femmes, 152 garçons et 51 filles), principalement originaires d’Afrique subsaharienne, sont arrivés à Assamaka au cours de l’année 2023.
L’autorité nigérienne a qualifié, fin mai 2023, de « non acceptables » les vagues d’expulsions de migrants ouest-africains « qui n’ont pas pénétré en Algérie via le Niger ».
Considérée comme une terre d’opportunités et un point de passage vers l’Europe, l’Algérie a, depuis 2014, expulsé des dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière venant d’Afrique de l’Ouest et du Centre, selon les Nations unies.
Certains de ces migrants essaient de subsister en Algérie, souvent en mendiant, tandis que d’autres tentent de rejoindre l’Europe.