L’Algérie se dirige vers une explosion sociale
Le Syndicat algérien des travailleurs de l’Education et de la formation (SATEF) a averti que l’Algérie se dirigeait vers une explosion sociale.
Dans une interview accordée au journal algérien « Liberté », le secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura a dressé un tableau noir sur la situation des travailleurs en Algérie.
« Les conditions sociales des Algériens en général et des travailleurs en particulier sont de plus en plus mauvaises », a-t-il estimé, notant qu’il y une « absence criante de justice sociale » en Algérie et « une mal-répartition des richesses ».
« Cette logique persiste », a déploré le SG du SATEF, ajoutant que « les couches moyennes ont disparu et l’Algérien s’appauvrit davantage ».
« Est-il concevable qu’en 2021, le travailleur algérien continue à percevoir, pour certains, un salaire de 18.000 DA (112 euros) ?, se demande-t-il, tout en faisant état d’un « constat social amer ».
L’Algérien a besoin d’un salaire de 80.000 dinars, a-t-il souligné, expliquant que cette situation dramatique résulte du manque de volonté politique de la part des décideurs.
Selon lui, l’Algérie n’est pas gouvernée démocratiquement. « Les riches continuent à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir », a-t-il asséné.
Concernant la conjoncture marquée par la crise sanitaire, le responsable syndical a affirmé que « la pandémie ne doit pas être une excuse pour voiler l’incompétence des gouvernants ».
Il s’agit d’une dégradation de la vie sociale et d’une érosion du pouvoir d’achat qui ne sont pas venues avec la pandémie, a-t-il poursuivi, estimant que « c’est une excuse inacceptable ».
Amoura a jugé « primordial » pour venir à bout de cette crise multidimensionnelle, de procéder à la révision de la politique salariale en Algérie.
Dans ce sens, le syndicaliste a proposé de « réviser la valeur du point indiciaire qui doit être aligné selon l’inflation ».
« Il nous faudra, ensuite, aller vers une répartition équitable des richesses du pays et supprimer la ségrégation salariale en Algérie », a-t-il recommandé.
Amoura a souligné l’impératif aussi de revoir le Salaire national minimum garanti (SNMG) qui est de l’ordre de 20.000 dinars ».
( Avec MAP )