L’Allemagne met fin aux livraisons d’armes à l’Algérie en raison de son soutien à la guerre en Ukraine
Suite à la visite du président algérien à Moscou en juin dernier et à ses éloges envers Vladimir Poutine, les conséquences de ce voyage ont commencé à se manifester progressivement.
Les dirigeants allemands ont réévalué leurs relations avec l’Algérie en raison de l’adhésion présumée des décideurs algériens au camp de Poutine. L’Allemagne considère cette décision comme un soutien à la guerre en Ukraine et a donc cessé de fournir des armes à l’armée algérienne.
En effet, les relations entre l’Algérie et l’Allemagne se sont fortement détériorées, l’Allemagne désapprouvant les positions élogieuses de Tebboune envers le président russe et son alignement favorable à la politique agressive et anti-occidentale de Poutine. Depuis juin 2023, les liens entre le ministère algérien de la Défense et plusieurs groupes industriels allemands spécialisés dans les armes de pointe ont été gelés, voire rompus, selon un rapport de la défense arabe.
Cette décision de l’Allemagne suscite de vives inquiétudes à Alger, tant et si bien que certains hauts responsables du ministère de la Défense craignent que l’embargo allemand ne soit déjà en place, même s’il n’a pas été officiellement déclaré. Les militaires algériens ont déjà perçu les signes de cette situation.
Un éventuel embargo allemand aurait un impact considérable sur l’Algérie. Ces dernières années, l’Allemagne est devenue l’un des principaux fournisseurs d’armes du pays, en particulier dans le domaine naval. D’ailleurs, la marine algérienne a acquis des équipements de grande envergure fabriqués en Allemagne entre 2013 et 2014. D’autant plus que l’Algérie figure parmi les 10 plus grands clients d’armes de l’Allemagne. Le prestigieux Institut international de recherche sur la paix (SIPRI) basé à Stockholm a récemment noté que l’Algérie, traditionnellement cliente des armes russes et chinoises, est devenue un acheteur majeur d’armes allemandes au cours des quatre dernières années.
Ces situations surviennent quelques mois seulement après que le gouvernement allemand ait accepté d’exporter des armes vers l’Algérie, le Kosovo, la Corée du Sud et Chypre, comme l’a révélé une lettre du ministère allemand de l’Économie à la commission parlementaire de l’économie. Il convient de noter que fin août dernier, l’agence DPA a acquis 102 mécanismes de déclenchement pour les véhicules blindés de transport de troupes Fuchs produits par Witttenstein Motion. Malgré ces développements, le président algérien a souligné que les relations avec la Russie ne seront pas affectées et a remercié ce pays pour son soutien lors de la candidature de l’Algérie à un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour les années 2024 et 2025.