L’ambassade de Chine à Paris s’insurge contre les accusations occidentales
Le mercredi 15 avril, l’ambassadeur de Chine à Paris, Lu Shaye, est interpellé par le Quai D’Orsay. La cause étant une tribune publiée par un diplomate anonyme sur le site de l’ambassade chinoise à Paris.
« Observations d’un diplomate chinois en poste à Paris »
La publication, datée du 12 avril, est signée par un diplomate Chinois anonyme, qui dit vouloir « rétablir des faits distordus » notamment suite aux accusations de l’Occident vis-à-vis de la gestion de l’épidémie en Chine. L’auteur n’hésite donc pas à les réfuter en déclarant que « le déconfinement de Wuhan montre que la Chine est sortie victorieuse de son combat contre l’épidémie de coronavirus ». Pour lui, « la victoire de la Chine sur l’épidémie leur donne des aigreurs ». L’auteur ajoute qu’il s’agit d’une victoire partielle et non totale pour le moment, en raison de la poursuite de la propagation de l’épidémie à l’étranger. Il condamne par ailleurs certains médias « qui se prennent pour des parangons d’impartialité et d’objectivité » ainsi que des experts et des politiciens de certains pays occidentaux qui semblent, selon lui, « plus soucieux de calomnier, de stigmatiser et d’attaquer la Chine que de réfléchir aux moyens de contenir l’épidémie chez eux et dans le reste du monde ».
L’auteur ajoute à cela des propos qui ont suscité le mécontentement de la France, liés à la gestion de l’épidémie. Des propos qui ont donné lieu à une interpellation téléphonique de l’Ambassadeur. En effet, l’auteur accuse les personnels soignants des EHPADs d’avoir abandonné leurs postes, du jour au lendemain, laissant ainsi les personnes âgées mourir de faim et de maladie. Dans le communiqué, le diplomate anonyme déclare aussi que des parlementaires français, dans une déclaration co-signée avec les autorités taïwanaises, ont utilisé le mot « nègre » pour s’en prendre au patron de l’OMS.
Des tensions rapidement apaisées
Jean Yves le Drian, ministre français des affaires étrangères a répondu à la polémique en rassurant que « Certaines prises de position publiques récentes de représentants de l’ambassade de Chine en France ne sont pas conformes à la qualité de la relation bilatérale entre nos deux pays ». Le ministère chinois des affaires étrangères, lui, s’est défendu en affirmant que « la Chine n’a jamais déclaré que la réponse de la France à la pandémie de COVID-19 était inadéquate ».
La Chine mécontente des accusations de l’Occident
Parmi les propos qui ont causé le mécontentement de la Chine, les rumeurs liées au temps de réaction et au fait que la vérité sur l’ampleur des dégâts sur place, notamment, soit cachée. L’auteur rappelle donc que les pays occidentaux ont eux aussi leur part de responsabilité dans ce temps de réaction. « Qu’ont donc fait les Européens et les Américains pendant les deux mois qui ont suivi le premier signalement de la Chine et un mois après la fermeture de Wuhan ? Leurs dirigeants ont déclaré qu’il ne s’agissait que d’une « grippette » ». La Chine se décharge donc de cette responsabilité, au moment où les politiciens occidentaux, eux, se « déchirent pour récupérer des voix ».
Enfin, la Chine reproche à la presse occidentale d’avoir relayé de fausses informations, d’avoir favorisé le racisme, rappelant notamment les propos déplacés d’un éditorialiste de BFMTV, durant la journée de deuil national du 4 avril. Les propos de certains experts qui n’ont pas hésité à réclamer des excuses officielles de la part de la Chine contre la situation actuelle ont, eux aussi, mis le feu aux poudres.
A ce jour, la Chine a acheminé plusieurs millions de matériel médical, à travers le monde et a manifesté son soutien notamment au continent africain : « La Chine continuera à apporter son assistance en fonction des besoins des pays africains, et à mettre en oeuvre la coopération sanitaire dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine ».