L’ambassadeur de Turquie retourne à Washington après un rappel pour consultations
L’ambassadeur de Turquie aux Etats-Unis, rappelé pour consultations à la mi-mai, est reparti jeudi pour Washington, à quelques jours d’une rencontre cruciale sur la Syrie des chefs de diplomatie des deux pays, ont rapporté les médias turcs.
L’ambassadeur Serdar Kiliç avait été rappelé par Ankara le 15 mai en signe de protestation après le transfert de l’ambassade américaine en Israël à Jérusalem et la dispersion dans le sang par les forces israéliennes le même jour des manifestations palestiniennes dans la bande de Gaza.
Son retour à Washington, annoncé par plusieurs chaînes turques, survient avant une rencontre axée sur la Syrie prévue le 4 juin dans la capitale américaine entre le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu et son homologue américain Mike Pompeo.
Au cours de cette rencontre, les deux responsables devraient finaliser une « feuille de route » en vue de coopérer pour assurer la sécurité de la ville syrienne de Minbej, contrôlée par les Kurdes et devenue une pomme de discorde entre les deux alliés de l’Otan.
Des représentants des deux pays avaient « défini les grandes lignes » de cette feuille de route lors d’une rencontre vendredi à Ankara, selon le ministère turc des Affaires étrangères et l’ambassade américaine en Turquie.
>>Lire aussi : La Turquie demande au consul israélien à Istanbul de partir temporairement
La ville de Minbej dans le nord de la Syrie est contrôlée par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par Ankara comme une organisation terroriste, mais soutenue par Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Au cours d’une visite du secrétaire d’Etat américain à l’époque Rex Tillerson à Ankara en février, les deux pays avaient mis en place des « groupes de travail » pour régler les nombreux différends qui les opposent.
Les Etats-Unis sont présents militairement à Minbej, où ils fournissent une assistance aux YPG pour lutter contre l’EI, au grand dam d’Ankara.
La Turquie mène depuis janvier dans le nord-ouest de la Syrie une offensive contre les YPG, ce qui a nettement tendu les relations entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l’Otan.
La Turquie a de plus menacé à plusieurs reprises d’étendre ses opérations dans le nord de la Syrie vers Minbej. Ses appels à un retrait des troupes américaines sont restés vains pour le moment.